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Téléphonie Une affaire qui nourrie son homme

 

Téléphonie mobile et création d'emploi

au BF


 

L'affaire nourrie son homme

S'il y a un secteur des NTIC qui a connu un boom dans notre pays, c'est bien celui de la

Téléphonie mobile.

L'ouverture du marché à des privés (CELTEL, TELECEL ) pour concurrencer l'opérateur public qu' TELMOB à engendrer une vulgarisation sans précédant de l'utilisation de cet outil .

Il a surtout fait naître de emplois qui ont permis à bon nombre de burkinabè de tirer leurs pitances quotidiennes.

La téléphonie mobile a révolutionner le mode de vie, de penser et partant, du comportement des burkinabè. Son introduction et son adoption par les populations se sont faits de manière exponentielle.

Le boom a connu son paroxysme à partir de l'interconnexion intervenue entre les trois opérateurs courant 2001-2002.

Dès lors, l'intérêt des burkinabè pour cette TIC s'est accru.

Un intérêt qui ne s'est pas fait seulement au niveau de la consommation, puisqu'il s'est développé également dans la création d'emploi aussi bien dans l'administration, le commerce, que celle de la maintenance.

Des données chiffrées et tangibles n'existent pas pour le moment pour étayer l'importance du secteur en matière de la création d'emplois. Mais une chose est sûre des milliers de burkinabè vivent de cette TIC. La création d'emplois dans le secteur de la téléphonie mobile est de deux types : il y a dune part les emplois formels crées par les opérateurs et d'autres part ceux qui ont été suscités dans le secteur informel.

Si la téléphonie mobile n'existait pas……

Pour ceux des burkinabè qui ont trouvé leur salut dans ce secteur des TIC, si le cellulaire n'existait pas, il aurait fallu l'inventer.

Mlle Traoré secrétaire de direction chez l'un des opérateurs de la place « cela fera bientôt 3 ans que je travaille à CELTEL. Dieu seul sait combien de fois j'ai passé les concours de la fonction publique, mais sans succès. Aujourd'hui ce que ce boulot m'a permis de réaliser dans vie, je ne sais pas si dans l'administration publique j'aurais eu les mêmes opportunités. Mieux beaucoup de jeunes comme moi ont trouvé leur salut dans la téléphonie mobile et aujourd'hui ils réalisent pleinement leur rêve parce qu'ils ont un emploi avec toutes les garanties comme cela ce passe dans le secteur public. »

Mr Siaka jeune comptable à TELECEL est encore plus directe « si aujourd'hui j'ai mon chez moi, je me suis marié , je m'occupe de mes parents , de ma petite famille bref si aujourd'hui j'ai un projet d'avenir et de vie c'est bien grâce à ce travail . »

Les premiers sont les mieux servis…..

Dans le secteur formel la création d'emploi est somme toute limitée au besoin. Mais tel n'est pas le cas au niveau du secteur informel ou chaque jour que Dieu fait, de nouveaux arrivants essaient autant que faire se peut de se frayer le chemin du bonheur et de la réussite.

Que ce soit dans la commercialisation des portables et ses accessoires (fourreaux de protection, batteries de rechange, chargeurs ect….) la vente des cartes de recharge, que ce soit dans celle de la maintenance ou réparation c'est selon, le plus grand lot des « ouvriers » de la téléphonie mobile se « recrute »là bas

Mr Jean-Marie Ouédraogo de JM TELECOM est dans le secteur de la commercialisation depuis bientôt quatre ans et ne s'y plaint pas « tous ce que je possède , c'est la téléphonie mobile qui me l'a offert. Très tôt , j'ai compris que c'est un secteur qui allait être très porteur , j'ai donc misé une grande partie de mes économies dans l'achat de portables et des accessoires .Aujourd'hui je peux dire que je ne me suis pas trompé Puisqu'à l'heure ou je vous parle j'ai trois boutiques de ventes de cellulaires et d'accessoires, j'ai une quinzaines « d'employés » qui travaillent pour moi. Je suis en train de prospecter le marché au niveau de Bobo et dans les jours à venir, je compte ouvrir une boutique là bas .  Le marché de Ouaga est de plus en plus saturé. » Tous les acteurs du secteurs sont unanimes, à reconnaître que les plus grands bénéficiaires de la téléphonie mobile sont ceux qui ont osé s'investir et invertir très tôt dans le secteur .

Aujourd'hui le secteur est saturé à tous les niveau et ce n'est pas Saïdou Zida de SAID .COM qui nous dira le contraire lui qui dit faire parti de la  « première génération » de réparateur de portable à Ouaga :  « je répare les portables depuis 1999 en CÔTE-D'IVOIRE , puisque c'est là bas que j'ai fais mes études de maintenance informatique. Arrivé au BF en 2000 j'ai constaté que le secteur de la maintenance de cellulaires était quasi inexistant je me suis donc engagé et je puis vous affirmer que ça rapportait. Ce n'est plus comme maintenant ou , n'importe quel quidam qui sait changer une batterie se prend pour un spécialiste de cellulaires. La plus part des gens se font arnaquer car , bon nombre de réparateurs ne savent rien faire. Ils prennent les portables de leur client et viennent chez nous pour les réparations ou pour les décodages et partent surfacturer pour tirer un bénéfice. Le secteur de la maintenance informatique et des cellulaires à besoin d'une organisation. »

La vente de cartes de recharge occupe également. On y trouve surtout de jeunes adolescents déscolarisés qui se bousculent là aussi un marché de plus en plus exigüe. Moussa jeune garçon de 16 ans est dans la vente des cartes depuis plus d'un an et demi et s'en tire pas mal : « sur une carte de 1000f vendue, tu as 50, la carte de 2500f nous rapporte 150f à 200f, celle de 5000f rapporte 300f et c'est comme ça pour tous les réseaux. Ce qui fait que l'on ne se fait pas de cadeau pour avoir chacun sa part de marché. C'est pas facile, mais on s'en sort cas même. C'est ça qui me permet de m'habiller, de me nourrir, de donner de temps en temps quelque chose à ma mère pour ses petits besoins, et c'est cette activité qui m'a permis de m'acheter ce vélo au revoir la FRANCE que vous voyez. Et je ne suis pas le seul à être dans cette situation. »

En attendant 2006…

Ces quelques cas pris parmi tant d'autres illustrent si besoin en était encore l'impacte et des retombées de la téléphonie mobiles en matière de création d'emploi dans notre pays. Certes, cela est insuffisant pour infléchir la courbe du chômage, mais il est non négligeable. L'annonce de l'ouverture de la nationale de la télécommunication (ONATEL) courant 2006 à des privés est attendue avec ferveur et enthousiasme dans le milieu. Beaucoup nourrissent le secret espoir que cette ouverture ait des retombées aussi bénéfiques que celles de la téléphonie mobile. En attendant donc 2006, chacun s'accroche comme il se doit à son petit morceau qu'il a pu arracher de cette manne qu'est la téléphonie mobile.


FREDERIC ILBOUDO



28/10/2006
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