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Transparency International, un ridicule spectacle !

Transparency International, un ridicule spectacle !

C’est dire si dans cette affaire Blaise COMPAORE est visé mais nullement concerné par les allégations d’individus mal intentionnés qu’il pourrait valablement inviter de s’expliquer devant les tribunaux pour dénonciation calomnieuse. A titre d’exemple, le président français SARKOZY n’a plus été mis en cause avec l’affaire Clearstream, mais il n’en a pas moins appelé la justice à trancher ; et des gens continuent d’en baver.
Si on peut comprendre, sans pour autant l’admettre, que les auteurs de la première plainte, se soient laissés aller à des accusations sans fondement, on ne peut pas comprendre que Transparency International (France) reprenne les mêmes bêtises en dépit du rapport de police qui met Blaise COMPAORE hors de cause.

Le mercredi 9 juillet dernier, Transparency International (France) a déposé auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Paris une plainte contre cinq chefs d’Etat africains, dont le nôtre, Blaise COMPAORE, pour «recel de détournement de biens publics» au motif qu’ils posséderaient en France des biens mobiliers et immobiliers et des avoirs bancaires, qui n’«ont pu être acquis par le seul fruit de leurs salaires». Une plainte qui ressemble presque à tous points nommés à une autre déposée en mars 2007 par trois autres ONG, les associations SHERPA et SURVIE et la Fédération des Congolais de la Diaspora et qui avait été classée sans suite pour «infraction non constituée» après une enquête policière minutieuse de six mois qui avait toutefois révélé l’existence des biens querellés en ce qui concerne les présidents gabonais, congolais et équato-guinéen et concluait à l’absence de faits probants pour les accusations portées contre ceux du Burkina et de l’Angola.
En effet, les enquêtes menées entre juin et novembre 2007 par le prestigieux Office Central pour la Répression de la Grande Délinquance Financière (OCRGDF), attribuent à Omar BONGO du Gabon et ses proches 33 appartements, hôtels particuliers et maisons de luxe (dont 17 en propre) et 11 comptes bancaires ; à Denis SASSOU N’GUESSO et les siens, 18 propriétés immobilières ; à Teodoro Obiang NGUEMA et sa famille, une vingtaine de voitures de luxe… En revanche, rien n’a été découvert aux noms des présidents Eduardo Dos SANTOS et Blaise COMPAORE. Mais l’enquête fait ressortir à partir de sa déclaration d’impôts, deux logements personnels appartenant à Chantal COMPAORE.
Ces informations ont naturellement fait le tour du monde, relayées par la plupart des médias internationaux, tout à leur joie de croquer du nabab nègre et de pleurer sur le triste sort de l’Afrique saignée à blanc par ses dictateurs. C’est vrai que l’image est saisissante et révoltante à plus d’un titre même si comme l’affirment les avocats de BONGO et SASSOU N’GUESSO, «posséder un bien n’est pas une infraction» et que d’ailleurs la justice avait déjà statué dans ce sens en classant la première plainte similaire sans suite. Mais, il faut le dire, devant l’énormité des révélations, ces arguments sont pour le moins trop courts et à la limite indécents. Crier au coup médiatique n’y change rien non plus. Bien au contraire ; si les faits sont avérés, ce devrait plutôt être un motif pour féliciter tous ceux qui auront contribué à lever le lièvre. En réalité, ce qui importe ici et plus que la véracité des faits dénoncés, c’est même l’existence de ces biens ou à tout le moins la crédibilité des sources sur lesquelles on s’appuie. On peut en effet difficilement expliquer de tels investissements à l’étranger de la part de nos gouvernants alors qu’ils quémandent des fonds ailleurs pour nos pays au risque même de nous jeter dans les gueules de veules usuriers.
Toute la question est là, le reste n’est que rhétorique et simples effets de manches. Dans un sens comme dans l’autre, c’est-à-dire des justiciers comme des coupables désignés. D’ailleurs beaucoup plus pour les justiciers eux-mêmes car il y va de la crédibilité de leurs luttes. Voilà pourquoi on ne peut pas se satisfaire de l’argument de la première plainte qui veut que s’agissant des accusations portées contre Blaise COMPAORE et Eduardo Dos SANTOS, elles soient considérées comme fondées même si «elles n’ont pas été en mesure de réunir les éléments factuels suffisants afin que ces biens fassent partie du périmètre des investigations à venir. Cependant, elles rappellent qu’il serait particulièrement inapproprié que ceux qui ont agi avec le maximum d’opacité soient simultanément les plus récompensés…» Et d’avouer qu’elles ne se fondent que sur des allusions dans la presse. Si ce n’est pas un délit de faciès, c’est en tout cas un procès d’intentions inacceptable pour des accusations aussi graves, à moins qu’on ne décide de s’affranchir de toutes les règles de droit parce qu’il s’agit de présidents noirs. Si on ne trouve pas c’est que forcément vous avez mieux dissimilé que les autres ! En effet, si ce n’est toi c’est donc ton frère ! L’inquisition en somme !
Tenez, pour preuves de leurs accusations contre Blaise COMPAORE, il est cité l’ouvrage de Vincent OUATTARA, «L’ère COMPAORE : crimes, politique et gestion du pouvoir» et l’article titré «COMPAORE chef de l’Etat ou chef de la mafia» du bimensuel Afrique Education du 1er au 15 mars 2007. Avouons que si ces organisations voulaient de fausses informations ou en tout cas tendancieuses et uniquement à charge, elles ne pouvaient pas mieux choisir leurs sources. L’OCRGDF leur en administrera la preuve formelle, puisqu’au bout de ses six mois d’investigations minutieuses, il ne relèvera aucun fait, ni aucun début d’éléments contre Blaise COMPAORE. Je vois d’ici, l’autre lancer un regard en coulisse vers les «deux biens immobiliers à titre personnel dans le 16e arrondissement» que ferait ressortir la déclaration d’impôt sur la fortune de Chantal COMPAORE. Eh bien, il n’y a pas un chat à fouetter comme le laisse voir l’OCRGDF puisque non seulement leurs modes d’acquisition et de gestion sont transparentes, mais en plus ils n’ont aucun lien avec son président de mari. Faut-il le rappeler, Chantal est née Franco-ivoirienne de la famille de Henri TERRASSON de FOUGERES qui fut Gouverneur du Soudan français (de 1921 à son décès à la suite d’un accident en France en 1931). Faire de ces deux biens immobiliers la preuve du pillage du trésor public burkinabè pour enrichir le président, il faut vraiment être d’un simplisme particulièrement démesuré. Ce n’est quand même pas rien !
C’est dire si dans cette affaire Blaise COMPAORE est visé mais nullement concerné par les allégations d’individus mal intentionnés qu’il pourrait valablement inviter de s’expliquer devant les tribunaux pour dénonciation calomnieuse. A titre d’exemple, le président français SARKOZY n’a plus été mis en cause avec l’affaire Clearstream, mais il n’en a pas moins appelé la justice à trancher ; et des gens continuent d’en baver.
Si on peut comprendre, sans pour autant l’admettre, que les auteurs de la première plainte, se soient laissés aller à des accusations sans fondement, on ne peut pas comprendre que Transparency International (France) reprenne les mêmes bêtises en dépit du rapport de police qui met Blaise COMPAORE hors de cause. C’est vrai que pour la recherche du sensationnel, certaines organisations ne s’embarrassent ni des formes, ni du fond, mais on pensait Transparency International au-dessus de tout soupçon de corruption même intellectuelle. Fort heureusement, il y a des personnalités dans l’Hexagone qui s’élèvent au-dessus de la boue à l’image du député PS membre de la Commission des affaires étrangères, François LONCLE, qui déclarait sur les antennes de la Voix de l’Amérique, que la présomption d’innocence doit prévaloir et que le président COMPAORE, «qui a toujours eu une attitude beaucoup plus claire», ne saurait être classé dans la même catégorie que les autres mis en cause. Par ailleurs, dans une interview qu’il a accordée à Marwane Ben YAHMED de Jeune Afrique l’Intelligent, le 7 octobre 2007 et à la question «Possédez-vous des biens en France», Blaise COMPAORE a répondu avec la franchise qu’on lui connaît : «Je n’y ai jamais vu d’intérêt particulier, donc non. Maintenant je ne vois pas en quoi, cela serait gênant. Un de vos confrères a écrit dans un livre que je possédais une propriété à la Celle-Saint-Cloud. Eh bien, cette maison appartient à l’Etat burkinabè depuis l’indépendance ! On peut tout dire, tout écrire… On a même dit que l’avion présidentiel m’appartenait ! Soyons sérieux…» La leçon est valable pour Transparency International (France) qui devrait davantage privilégier ses idéaux au spectacle.o

Par Cheick AHMED



25/07/2008
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