«Si, si, nous nous étions rencontrés quelque part. Où ? Je ne me souviens pas… », a-t-il insisté. Rachid a fini par lui répondre que ses multiples rencontres ne lui laissent plus la mémoire pour se souvenir de quiconque.

«Je m’appelle Mohamed, tu ne te souviens pas encore de moi ? », lui a-t-il demandé sur un ton sérieux.

Célibataire, Mohamed est âgé de trente-quatre ans. Sans préambule, il a engagé une conversation avec Rachid. Il lui a expliqué être un ressortissant marocain en Europe, originaire de Khouribga, qui a aidé tous les membres de sa famille à émigrer vers plusieurs pays européens et qu’il aide encore les personnes qui rêvent d’y aller. Sans souci, Rachid a cru ses paroles au point qu’il l’a invité de le rejoindre à son commerce. Il lui a donné son adresse. Et ils ont échangé leurs numéros de téléphone avant de se séparer. Une semaine plus tard, le téléphone de Mohamed a sonné. C’était Rachid. Un rendez-vous a été fixé au même café où ils s’étaient rencontrés la première fois. Autour de verres de café noir, Rachid a sollicité Mohamed à aider son fils d’aller en Europe. La contrepartie ? Mohamed a demandé cinquante mille dirhams. Au fil du marchandage, ils se sont fixés sur quarante mille dirhams. Le pactole a été versé. Mohamed l’a empoché tout en promettant monts et merveilles au fils de Rachid. Une semaine plus tard, puis deux, trois…Rien n’a été réalisé. Rachid et son fils n’ont rien reçu, sauf de multiples promesses.

Enfin, Rachid s’est adressé à la police et a déposé plainte. Une souricière qui a été tendue à Mohamed par la police était suffisante pour qu’il tombe dans leur filet. Il a reconnu être un escroc, repris de justice, qui a arnaqué une vingtaine de rêveurs de l’eldorado. Traduit devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca, il a été condamné à trois ans de prison ferme.

Une histoire qui vient à propos. Surtout quant on sait que nombre de  nos jeunes sont tentés par l'eldorado occidental. Il faut donc refléchir par deux fois avant de s'engager (Commentaire F I)