Récréâtrales 2008 / Ildevert Méda, un « fou » des planches
Certains l’appellent M le curé, d’autres, l’homme à la barbichette, ou bien, l’homme à l’écharpe. Ildevert Méda, est l’un des acteurs du théâtre et du cinéma burkinabè qui ont actuellement le vent en poupe. Un fou qui regorge d’un immense talent pour ne pas dire plus.
A l’état civil Ildevert Méda. La quarantaine bien sonné, il est marié
et père d’un garçon. Comédien et metteur en scène, il s’essaie un peu
aussi dit-il au cinéma. Ildevert un prénom aussi rare que le talent
qu’il possède.
Il s’en moque d’ailleurs : « je m’en inquiétais un
peu parce qu’il était rare pour moi d’avoir des homonyme, mais j’ai
entendu ce prénom ces dernières années. (Rires !!!). Je crois même
qu’il y a quelqu’un à l’Assemblée nationale qui porte ce prénom».
Sa barbe est pour lui, ce que les dreuds locks sont à Bob Marley. C’est
son label, c’est son signe distinctif, mais il dit être toujours prêt à
se débarrasser de cette icône, si la nécessité de service l’impose.
Ce « bout »
d’homme d’à peine 160cm pour 55 à 60 kg devait, s’il était boxeur
combattre dans la catégorie plume. Mais voilà. Nous sommes dans le
domaine de l’art et là il est iconoclaste. L’homme
est arrivé dans le métier de comédien depuis une quinzaine d’années.
C’est un pur produit de l’école de théâtre de l’UNEDO (Union des
ensembles dramatiques de Ouagadougou) du Pr. Jean-Pierre Guingané, non
sans un parcours universitaire notamment au département d’anglais. Il a
intégré école de l’UNEDO suite à un test de sélection de comédiens en
1990.
Et cela, après être rentré des Etats-unis où il a suivit un stage et donné des cours pendant plusieurs années. « C’est au terme donc de ma formation à l’UNEDO que j’ai choisi de faire du théâtre mon métier. » affirme le comédien. Depuis lors, avec ses complices tels Alain Hema, Etienne Minoungou, Charles wattara, (d’autres fous également), ils se dévouent corps et âme pour les planches. Outre le théâtre qui est sa seconde épouse, l’artiste a plusieurs cordes à son arc. Il est passionné de musique et va même jusqu'à composé des chansons. « Le théâtre m’a arraché à la musique en fait, sinon j’étais un musicien au départ. J’ai bossé avec l’orchestre de l’université de Ouagadougou à un moment donné et ceux de certains quartiers ». Aujourd’hui avec l’expérience qu’il a emmagasiné, Ildevert Méda s’essaie à l’écrire des textes.
Il a adapté le conte
populaire mossi « l’éléphant du roi » qui a connu un très
grand succès au CITO. Pièce qu’il a co-mise en scène avec son acolyte
de tous les temps Alain Héma. Il est membre fondateur du CITO, du
CARTEL, des Récréâtrales, etc. Très lent à être d’attaque le matin, « Quand je me réveille, je traînasse un peu à prendre un thé et à ne rien faire, à me prélasser »,
l’artiste devient un TGV lorsqu’il prend son envol quotidien.
C’est en général un couche tard, mais pas un grand maquisard. Selon ses proches. « J’adore boire de temps en temps un coup avec mes amis et raconter des histoires ». Comme tout bon et pur dagara. Son appétit pour le tô à la sauce de gombo frais avec du poisson sec est également connu. Mieux, son talent et son charisme dans le milieu ne lui monte pas la tête. L’homme est resté humble disponible et toujours prêt à rendre service. Ildevert Méda, Alain Héma, Etienne Minoungou, Charles wattara sont ces jeunes fous qui incarnent la relève sûr du théâtre Burkinabè.
Frédéric ILBOUDOInscrivez-vous au blog
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