Babemba de Serge Aimé Coulibaly
L’Afrique contée par le corps
La compagnie Faso danse théâtre a donné rendez-vous aux amoureux de la danse contemporaine vendredi 6 juin 2008 au CCF. Objectif, montrer la dernière création de Serge Aimé COULIBALY, cet autre icône de la danse au Burkina Faso. Avec «Babemba», le chorégraphe-danseur signe son retour sur les planches de fort belle manière même si…
Serge Aimé COULIBALY, Chorégraphe danseur de la pièce Babemba
Babemba est le récit mouvementé d’un continent torturé et meurtri. Sur scène, le sol encore fumant des affres de la guerre, les monts d’ordures et de déchets présentent le visage d’une Afrique qui cherche ses pas et conte l’histoire des corps en douleur de ses enfants qui clament leurs désespoirs. Pourtant, le continent regorge d’hommes vaillants. Pendant 1heure 30mn, l’Afrique, la mère Afrique vous conte ses souffrances, les souffrances de ses enfants. Guerre, maladies, désastres naturels, et tortures vous sont dites avec les corps, avec les chants. Le tout coulé dans de mélodieux sons de la kora et de la guitare. La mère Afrique, incarnée par la jeune cantatrice malienne Djénéba KONE vous transporte par la candeur de sa voix dans une irrésistible transe. Les mélodies, assurées par Sana Seydou KHANZAÏ et Doumba SANOU vous guident sur les méandres de cette souffrance. Sur la scène, quatre danseurs. Tantôt militaires, rois, intellectuels, ou simples citoyens, tantôt affublés de capes, ou encore en simples jeunes vêtus de Jeans et de T-shirts, pleins de dynamismes et de forces. Ce sont Lacina COULIBALY, Lévy Tierema KOAMA, Sayouba SIGUE, et Serge Aimé COULIBALY, les danseurs interprètes qui changent de couleurs à l’image du caméléon. « Babemba » pose encore une fois de plus la problématique de la place de la jeunesse africaine dans le développement du continent de par son engagement. «L’éparcité» de ses idées et de ses forces. «Cette jeunesse est-elle à l’image de ses grandes figures que sont NKRUMAH, SANKARA, LUMUMBA, MANDELA etc. ?». Une pièce contemporaine somme toute, mais qui ne manque cependant pas d’excès à certains niveaux. Le chorégraphe qui n’est autre que Serge Aimé COULIBALY et assisté par Lassina COULIBALY ont servi quelque peu, une pièce assez lourde, dans la scénographie, dans les costumes. Au niveau de la scénographie, le relevé du tapis qui a servi à présenter le champ de bataille rend la pièce lourde d’entrée de jeu. Ce qui fait perdre quelque deux à trois minutes où l’intervention des artistes est quasi inexistante. Certes, cela a été meublé par le récital des musiciens mais n’empêche. Outre ce décor, l’entrée et sortie de scène des danseurs pour changer de costumes sont également perceptibles. «On se croirait sur une scène de défilé de mode» a susurré quelqu’un, tant les danseurs changeaient d’accoutrement. En 1h 30mn de spectacle, chaque danseur a changé au moins cinq costumes. Il en était de même pour la cantatrice. Tout cela a contribué sans conteste à rallonger le spectacle qui pouvait être comprimé en 1heure au maximum, pour qu’il soit plus digeste. Mais à la décharge de l’équipe de Faso danse Théâtre, «il faut dire que le travail n’est par encore terminé. L’étape de Ouaga n’est que le début car, une autre partie du travail sera faite en France à partir du 17 juin», a lancé l’administrateur de la compagnie Ousmane BOUNDAONE. Cette création de Serge Aimé COULIBALY quatrième de son répertoire a été rendu possible grâce à la Rose des vents, Scène nationale Lille Métropole, Villeneuve d’Ascq le centre de développement chorégraphique la Termitière avec le soutien des centres culturels français Georges Méliès et Henri Matisse. La scénographie quant à elle a été assurée par Papa Kouyaté.
Par Frédéric ILBOUDO
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