En fin 2007, plus précisément en novembre, la Dame D. D. tomba en grossesse à la grande surprise générale. Jusque-là, nul n’avait souvenance de l’avoir vu fréquenter un homme.
Dans le quartier, on commença à jaser et tout le monde finit par se lasser à la fin.
Apres neuf longs mois de grossesse, elle finit par accoucher. Contrairement à la coutume, elle n’organisa pas de cérémonie de baptême. Et le temps s’écoula allégement. Mais, en ce mois d’août, elle fut terrassée par un mal insidieux. Elle fit le tour des hôpitaux sans pouvoir guérir .Comble de malheur ! Le mal empirait de jour en jour, sans lui laisser une minute de répit. On se tourna alors vers les «soma» .Consultés sur l’origine du mal, ces charlatans furent unanimes : «Madame, votre mal n’est pas une maladie ordinaire et si vous ne faites pas attention, elle risque de vous coûter la vie». Dans l’espoir de guérir, elle dépensa sans compter, jusqu’ au jour où, elle se rendit chez Monsieur S., un soma réputé de Sebenikoro. Lequel ne mâcha ses mots : «Vous avez commis un acte impur... Je dirais même... ignoble. Si vous permettez le terme. Et, les mannes de vos ancêtres n’ont pas apprécié .Confessez-vous et vous serez libérée de ce mal insidieuse qui vous dévore. Sinon, je ne donne pas cher à votre vie. Mais, bien avant, voilà les sacrifices que vous devez faire. Et, il énuméra lesdits sacrifices».
Désorientée, la dame D. D. réunit quelques vieilles personnes et leur avoua son forfait .Mais, hélas ! Comme les murs ont des oreilles, la nouvelle ne tarda pas à faire le tour du quartier. La dame D. D., confuse et abattue, s’enferma chez elle, ne mettant le bout du nez dehors que lorsqu’elle n’en avait pas le choix. Fin aAoût, le fils inceste, accablé par les jaseries, disparut de la circulation sans laisser de trace.
Une mère et son fils pris en flagrant délit d’adultère, quel inceste !
Bon à savoir
Immigration au Burkina Au cœur d’un réseau de trafic de visa
Immigration au Burkina
Au cœur d’un réseau de trafic de visa
Le visa Schengen ou celui des Etats-Unis d’Amérique est un précieux sésame, pour nombre de Burkinabè adeptes de l’immigration. Pour l’obtenir, il faut se conformer aux règles des consulats et prier Dieu. Sinon, il faut se résigner ou alors s’offrir les services des réseaux parallèles aux ambassades pour espérer l’avoir. Des réseaux où l’on vous promet monts et merveilles, contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Des réseaux où corruption, fraude, escroquerie, trafic d’influence et mensonges, se pratiquent au quotidien. Des réseaux où le mode opératoire reste le même. Pendant plus d’une année, nous avons pu investiguer dans un de ces réseaux dont le « boss » est un faux pasteur. Sous le couvert d’une fausse église, T O se livre à une vraie escroquerie
Vol air France AF731 du Jeudi 17 septembre 2009. Il est 20h 45. Ali regarde l’appareil fendre le ciel du Faso, le cœur meurtri, l’âme en peine. Et pour cause, cet avion, lui aussi devait y avoir embarqué pour son eldorado aux Etats-Unis. Hélas pour lui, son « deal » avec le réseau du pasteur a capoté. Pourtant, tout avait été préparé avec « minutie » et il avait toujours aux oreilles les paroles rassurantes de l’ouaille du pasteur, le sieur Leykézé, lui affirmant qu’il n’était pas le premier que leur réseau allait faire partir. Celui qui passe pour être le bras droit du patron de cette « église » lâchait sans cesse : « Depuis que nous avons commencé cette affaire de visa, nous avons toujours atteint notre objectif… ». Ali avait déjà essuyé un échec en suivant les voies légales pour se faire établir un visa à l’Ambassade des USA. Il trouva donc notre proposition à lui faite de passer par le réseau du pasteur, comme une bouée de sauvetage. Nous avions, Ali et nous, conclu une sorte de pacte où chacun avait des objectifs à atteindre. Lui voulait coûte que coûte obtenir un visa pour le pays de l’Oncle Sam. Nous, nous étions mus par des visées d’enquêtes journalistiques avec pour objectif de percer les réalités d’un milieu véritablement maffieux. En mai 2008, nous le mettons en contact avec le sieur Leykézé le répondant du pasteur. Dès lors, avec Ali, nous étions présents à tous les rendez-vous à titre de conseiller. «Si ça marche, moi j’ai mon visa et toi tu as ton enquête »nous avait lâché avec sourire, Ali. L’espoir était né pour lui. Mais pour nous par contre, s’ouvrait un chemin plein d’incertitudes.
L’appât du pasteur, la filière et son fonctionnement
Dans ce milieu, la mise en confiance du « client » est
fondamentale. Si fait que, dès la prise de contact avec monsieur
Leykézé, tout a été fait pour nous séduire, nous rassurer. Des
expressions du genre, « je n’ai pas beaucoup de temps, j’ai d’autres rendez-vous qui m’attendent »,
le téléphone qui crépite à tout moment atteste visiblement que le
monsieur est très sollicité. Et cela rassure même les plus méfiants.
Mieux, Leykézé a réponse à tout. Et quel que soit le document qui vous
manque, on vous rassure :« Que ce soit un certificat de mariage, un
acte de naissance, nous pouvons vous les trouver en un bref délai. Même
si le demandeur est déjà parti à l’ambassade, que le visa lui a été
refusé avec comme preuve le tampon de refus, nous avons un circuit au
niveau des services des passeports. Votre passeport se refait en moins
de 72 heures. Même s’il n’a pas encore atteint sa date d’expiration. »
Pour achever de nous convaincre de sa bonne foi, et de la crédibilité du réseau, M. Leykézé nous a reçus à son domicile : « Je
suis un cadre de la Fonction publique. Il me faut jongler entre mon
service, et les activités du réseau, pour aider les gens. Sur la
douzaine de réseaux qui sont dans le business, plus de 9 sont faux.
Alors dès que tu dis à quelqu’un que tu peux l’aider, tu es vu comme un
escroc. Si j’étais un escroc, je n’allais pas vous recevoir à mon
domicile mais ailleurs. » Affirme-t-il. Puis il nous énumère des noms de gens qu’ils ont fait partir avant d’asséner ses vérités :
« La dernière personne que nous avons fait partir est un gendarme de 53
ans. Il venait avec sa femme et ses enfants pour supplier le pasteur de
l’aider. Ce même gendarme est parti aux Etats-Unis
avec une dette de 2 millions, mais, six mois après il a remboursé sa
dette, sans compter ce qu’il envoie à sa famille. Je vais vous montrer,
rien que dans mon quartier, des villas de Burkinabè qui sont
actuellement en Europe et aux Etats-Unis. Il n’y a pas une qui se loue
à moins de 125 000 F CFA. » Mais dans un ton plus direct et sérieux, il nous lance :
« Pour être franc avec vous, si c’est pour le visa des Etats-Unis,
présentement, c’est serré. Je vais vous expliquer comment les choses
fonctionnent. » Pour lui, tout a été verrouillé depuis l’arrivée de l’ambassadeur d’alors, SEM Janine JACKSON présentement en poste en Irak. «
Par mois, pas plus de dix dossiers ne peuvent avoir le visa. Et vous
savez que nous sommes dans un monde d’affaires. Nous avons donc une
intermédiaire à l’ambassade. C’est elle qui appuie nos dossiers. Tous
les réseaux traitent avec elle. Elle peut avoir par devers elle, 5 à 10
dossiers de différents réseaux qu’elle doit placer. C’est
elle, qui convainc le consul de la solidité du dossier, à travers les
réponses aux questions qui sont posées au postulant. Elle a une
influence certaine sur l’issue de toute requête de visa à l’ambassade. » Une fois que le pasteur a un dossier pour les Etats-Unis, il lui faut disposer de fonds pour travailler. Sans liquidités, les dossiers peuvent traîner plusieurs mois. « L’intermédiaire
peut nous appeler à tout moment pour nous dire d’apporter 500 000 F
CFA, un million ou deux millions, pour qu’elle positionne un ou deux
dossiers. Il faut donc disposer de ressources en permanence, pour faire
face à ses besoins. Si nous n’en avons pas, il se réfère à d’autres
réseaux. »Affirme Leykézé. Selon toujours ce
dernier, avant l’arrivée de SEM Janine JACKSON, l’intermédiaire pouvait
faire délivrer, 40 à 50 visas dans le mois. Ce qui fait que chaque
réseau avait un quota acceptable.
En 2006, il y aurait eu aux
moins 600 Burkinabè, à avoir obtenu le visa du pays de l’oncle Sam. En
2007, ils étaient 700 « mais Janine JACKSON est venue tout gâter... » Confesse avec amertume Leykézé. Puis il lâche : « Honnêtement
parlant, il faut trois millions pour que nous puissions vous garantir
le visa des Etats-Unis et 2 millions pour le visa Schengen. Allez-y,
si vous voulez, du côté du grand marché. Il y a un autre réseau là-bas,
renseignez-vous. Ils vous diront la même chose. »
Une procédure, de vrais faux documents …
Un
mois plus tard, et après avoir honoré plusieurs rendez-vous, l’heure
était venue de passer un accord. Mais 3 millions, c’était trop pour
Ali. Et le hic, nous n’avions toujours pas rencontré, même une seule
fois, le cerveau de l’affaire : le fameux pasteur. Nous négocions à 2
millions. Leykézé accepte, sous réserve de l’accord de son chef. Avant
de verser le premier acompte, (avec le réseau du pasteur, c’est 50%
avant et 50% après l’établissement du visa) nous demandons à rencontrer
le pasteur. Et Leykézé nous fait savoir que ce dernier «a eu des
problèmes avec des gens malveillants. Ce qui fait que, de plus en plus,
il ne veut plus se mettre au premier plan. Histoire pour lui de ne pas
salir son ministère…Mais rassurez-vous dès que le visa sera établi, il
va vous recevoir pour les formalités du voyage.» En dépit du
risque, Ali franchit le pas. Vendredi 13 juin 2008. Il est 18 h. Devant
témoins, toujours au domicile de Leykézé, Ali remet à ce dernier, en
mains propres, la somme d’un million en coupures de 5 000 F CFA. Sur la
reconnaissance de dette qui lui est remise, une précision de taille : « …Au soir du 13 Août 2008 si l’affaire ne se conclut pas (entendez par là si le visa n’est pas établi), il lui sera restitué 740 000 F CFA, déduite de 260 000 F CFA pour frais de dossier…»
En clair, même si vous n’obtenez pas le visa, vous perdez quand même
260 000FCFA. Plus curieux encore, Leykézé insiste pour que, sur la
reconnaissance de dette, la mention visa n’apparaisse pas. Pour lui,
ça éviterait de s’attirer les foudres des autorités policières en cas
de problème. A partir de la remise de l’argent, l’équipe du pasteur
avait deux mois pour réussir l’affaire ou rembourser. Leykézé
recommande à Ali, l’ouverture d’un compte bancaire. « Ce compte va
nous permettre de pouvoir faire les mouvements bancaires pour avoir
l’attestation de capacité financière pour accompagner le dossier… »
Il lui désigne la banque dans laquelle le compte devait être ouvert. Ce
qui fut fait quelques jours plus tard. La main sur le cœur Leykézé
affirme que, dans cette opération, ils ne gagnent rien : « La
procédure commence chez nous par la vérification du passeport. Il nous
faut savoir ce que le requérant a mis comme profession sur son
passeport. En fonction de cela, nous savons quels documents doivent
accompagner le passeport à l’Ambassade pour l’obtention du visa. Avec
l’avance que vous avez donnée, nous engageons un certain nombre de
frais pour l’obtention de documents comme la lettre d’invitation qui
doit venir de notre église sœur des Etats-Unis. Il nous faut faire une
réservation d’hôtel dont la lettre de réservation atteste d’où vous
serez hébergé une fois aux Etats-Unis. Il vous faut une inscription à
la conférence biblique. Tous ces frais tournent autour de 700 dollars
US, environ 420 000 F CFA. Après cela, il nous faut payer les services
d’un commerçant à jour vis-à-vis du fisc, et avec son N°IFU, il vous
délivre une attestation de travail, avec les trois derniers bulletins
de salaire en votre nom. Outre ces papiers, il va vous délivrer une
décision de congé. S’il n’a rien pris, c’est 100 000 F CFA. Après cela,
le pasteur vous délivre un ordre de mission au nom de notre église.
Sans compter le mouvement bancaire qu’il faut faire sur votre compte
bancaire. Pour être crédible au niveau de l’ambassade, il vous faut un
mouvement d’au moins 15 millions, afin d’avoir une attestation de
capacité financière solide. Là encore, il faut voir un commerçant qui
dispose de liquidité pour faire ce mouvement. Actuellement dans le
milieu, les commerçants qui le font, prennent 1%. Si vous faites le
calcul, c’est 150 000 F CFA, qu’il faut verser. Il faut remplir tous
ces préalables avant même de rentrer en contact avec notre
intermédiaire à l’ambassade. A l’ambassade pour que le dossier bouge,
il faut laisser au minimum 1,5million. Que nous reste-il dans cette
affaire sinon les remerciements et les bénédictions.»
La procédure du pasteur T.O est simple. Chaque mois, il serait invité à
des conférences bibliques à travers le monde. Mais beaucoup plus en
Occident notamment aux Etats-Unis. C’est sous le couvert de ces
invitations que le pasteur glisse les noms des disciples qui auraient
déboursé « les feuilles ». Une fois arrivés à destination, ces « disciples » disparaissent dans la nature.
Un Maddoff des Tropiques
Deux mois se sont écoulés depuis qu’Ali a remis le million. Nous étions
donc le 13 août 2008. Ali n’a pas été convoqué à l’Ambassade. Le visa
n’a pas été établi. Leykézé demande un report, ce à quoi Ali accède. De
report en report, deux autres mois ont passé. Nous étions alors en
Octobre2008, soit 6 mois depuis notre tout premier rendez-vous avec
Leykézé ; et rien n’avait bougé. Pire, Leykézé est devenu subitement
difficile à joindre. Tous ses contacts téléphoniques ne répondent plus.
A son domicile, son épouse soutient qu’il est en voyage, mais qu’il n’a
pas dit où et pour combien de temps il partait. Alors inquiétude pour
Ali.
En décembre 2008, c’est Leykézé qui appelle. Il informe Ali qu’il est à
Pô que l’affaire n’a pas marché et qu’il remboursera sa dette à son
retour. Une fois « rentré de Pô », le bras droit du pasteur n’a pas pu
réunir la totalité de la somme qu’il doit à Ali. Il propose des
garanties, notamment un PUH au nom de son petit frère, et une carte
grise d’une moto au nom également d’une tierce personne. Ce qu’Ali
refuse. Devant la loi, ces documents n’ont aucune valeur parce qu’ils
n’appartiennent pas à Leykézé. Alors, le commis du pasteur flaire la
gravité de la situation. Il comprend que les choses vont se corser et
que non content de perdre son emploi, il court le risque de se
retrouver à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou).
Il envoie des intercesseurs. Eux expliquent à Ali, que Leykézé s’est
joué du pasteur. En clair, il a voulu « manger » sans le pasteur.
Au fond, on a la forte impression que la méthode du réseau consiste à
arnaquer d’autres personnes pour rembourser les premiers grugés. Et
pendant que les nouveaux « pigeons » arnaqués
attendent leur visa, la chasse continue pour agripper d’autres qui se
feront dépouiller pour rembourser ceux qui se plaignent. Et ainsi de
suite, la chaîne se tisse. A chaque fois, le réseau se tape au moins
260 000 F CFA de « faux » frais de dossiers qu’il encaisse.
Les intercesseurs prennent l’engagement de rembourser à Ali les 740 000
que lui doit Leykézé. Ce qui sera fait le 6 juin 2009 soit plus d’un
an après le premier rendez-vous. A ce jour, Leykézé reste redevable à
Ali de la somme de 40.000 F CFA.
La mésaventure d’Ali n’est qu’un cas parmi tant d’autres. Les réseaux de trafics de visas infectent et affectent la crédibilité déjà sujette à caution de l’Administration publique. Ils mettent en doute le sérieux des chancelleries ainsi que des institutions financières. Les barbelés de Ceuta et Melilla continuent d’arracher la chaire des jeunes en quête de mieux-être en Occident. Et les réseaux, eux, les sucent jusqu'à la moelle, les délestant jusqu’au dernier centime. En définitive, le résultat est le même : souffrances, déceptions, dépressions... Le réseau auquel appartient Leykézé est-il seulement un réseau d’escrocs ou a-t-il réellement déjà permis à des Burkinabè de franchir la frontière ? Une question qu’on est en droit de se poser puisque jusqu’au terme de notre enquête nous n’en avons pas eu une quelconque preuve. Les seules certitudes que nous avons sont que notre Ali n’a pas eu son visa et qu’il a perdu 300 000FCFA dans l’opération, sans compter tout le stress qui n’a cessé de le hanter tout le temps qu’a duré son calvaire.
Frédéric ILBOUDO
T.O le “pasteur” chef de gang
Qui est le pasteur qui «aide» les gens à obtenir des visas ? Nous avons cherché à le rencontrer en vain. Avec Leykézé, ça n’a pas marché jusqu'à ce qu’il règle son contentieux avec Ali. Si T O est pasteur, il officie forcement quelque part et cela ne peut être à l’insu des instances religieuses qui organisent et gèrent les églises et les pasteurs. Pour retrouver le pasteur invisible, nous avons donc pris langue avec ces instances. Résultat, le pasteur n’est pas pasteur. T O est un vrai faux pasteur, un escroc fiché à la police.
A
la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques (FEME) instance qui
organise et gère le fonctionnement des églises, des missions
évangéliques et des pasteurs, et présidée par le pasteur Samuel
YAMEOGO, on ne connaît pas T O. Pourtant, c’est avec le titre de
pasteur qu’il traite ses «affaires». Qui ne ferait pas
confiance à un homme de Dieu ? A priori personne. C’est cette confiance
qui a poussé madame H K à recourir aux services du mis en cause. C’est
son témoignage qui nous mettra sur le chemin de la vérité sur les
tracas de T O. Comme Ali, Mme H K a été victime du réseau. Elle court
toujours derrière le « pasteur » pour récupérer son argent. En 2008,
elle porte plainte contre T O au commissariat central de police de
Koudougou pour escroquerie. Suivons ses propos. « J’ai été
contactée par Leykézé deux semaines après une causerie fortuite sur le
sujet de l’immigration. Il m’a dit qu’il pouvait m’aider à avoir le
visa si ça m’intéressait de partir en Europe. Je lui ai dit que je
n’étais pas intéressée. Il me suggère alors que si j’avais des gens qui
étaient intéressés de lui faire signe, qu’il a un ami pasteur qui peut
les aider. Quand Leykézé m’a dit que c’était un pasteur et après
m’avoir expliqué sa procédure, je me suis dite que ça pouvait marcher.
C’est ainsi que j’ai appelé ma nièce qui était intéressée. Elle avait
fait une première demande de visa sans succès. Je l’ai fait venir de
la Côte d’Ivoire pour cela. On a remis 1,3 million à Leykézé. Après, on
a demandé à rencontrer le pasteur. C’est là qu’on m’a présenté T O.
Quand je l’ai vu, j’ai sombré. Je venais de comprendre que c’était une
arnaque. Parce que je connais très bien T O. Il vendait des bricoles
devant notre concession familiale à Koudougou. Ce type-là n’a jamais
été pasteur. Lui-même quand il m’a vue, j’ai senti qu’il était gêné. Il
avait honte. Je ne lui ai pas caché ma déception de savoir que c’était
lui le fameux pasteur qui dit pouvoir obtenir des visas pour des gens.
Il a tenté de me rassurer, mais je savais déjà ce qui allait suivre.
Quand ma nièce et quatre autres personnes sont allées à l’Ambassade de
France, elles sont ressorties bredouilles. Depuis ce jour, je n’ai plus
de nouvelle de T O, encore moins de Leykézé. Ils ne me décrochent
plus. »
La version de HK est confirmée par le pasteur
Michel KOALA responsable de la cellule régionale de la FEME à Koudougou
: « Il
faut se méfier de TO parce qu’il n’est pas crédible. Ce n’est pas un
homme sur qui il faut reposer sa confiance parce qu’il a des
antécédents judiciaires. Il n’a jamais été pasteur. Il est tout
simplement fidèle d’une église et membre du mouvement de jeunesse de
ladite église. Ce que je sais, c’est que son père lui a été pasteur.
Mais T O jamais… »
TO, est-il intouchable ?
Un faux pasteur avec des antécédents, cela confirme nos soupçons
d’autant plus qu’il est connu de la police nationale. En effet, « en
2008, nous avons été saisi par le procureur du Faso près du tribunal de
Koudougou de rechercher un certain T O. Il serait pasteur et président
d’une fondation et habitant d’un quartier ici à Koudougou. Pendant une
semaine, de jour comme de nuit des agents ont fait le guet devant son
domicile et ses environs, en vain. Nous avons remué la ville sans une
seule trace du monsieur. Jusqu’au jour où, lui-même est venu dans nos
services pour légaliser ses documents. C’est ainsi que nous l’avons
« coffré » puis informé le procureur.» Nous confie une source
policière proche du dossier. Quelques jours plus tard, TO sera élargi
sur ordre du procureur qui dira avoir trouvé, avec l’avocat de ce
dernier, un compromis. Puis, suivront quelques mois plus tard, la série
des plaintes à son encontre. D’abord, celle de dame HK. La police après
moult convocations finit par l’entendre. Il reconnaît les faits et
s’engage à payer. En soutenant dans sa déposition que l’argent a servi
à faire une réservation d’hôtel en France et que par ailleurs il n’a
jamais reçu 1,3 million dans l’affaire, mais seulement 800 000FCFA. En
clair, entre lui et son acolyte Leykézé, la transparence et la
confiance ne sont pas les choses les mieux partagées. Une victime
d’origine sénégalaise lui reproche une arnaque de 575 000FCFA qu’il a
reçus en plusieurs tranches. « Je l’ai connu par l’intermédiaire
d’un vendeur de pain. T O m’a dit qu’il pouvait me faire partir en
Suisse. Pour cela, il m’a demandé 850 000FCFA. Il a réclamé 400 000FCFA
pour commencer le dossier. Ce que je lui ai remis quelques jours plus
tard. Après, il passait à mon atelier pour prendre tantôt 100 000FCFA,
tantôt 50 000FCFA, et même qu’une fois, il a pris 15 000FCFA. Quelque
temps après, je n’arrivais plus à le joindre. Je suis reparti voir le
petit par qui je l’ai connu qui m’a fait savoir qu’il avait disparu
avec l’argent de son beau-frère pour les mêmes raisons. Je suis allé à
Koudougou porter plainte. Mais, jusque-là il court toujours… », a laissé entendre S D.
Frédéric ILBOUDO
Ce n’est pourtant pas que des chimères…
La mésaventure d’Ali n’est qu’un cas parmi tant d’autres. Un cas qui ne fait que mettre au grand jour, une pratique qui existe depuis des lustres. Les réseaux de trafics de visas existent bel et bien au Burkina. Ils foisonnent même et arrivent tant bien que mal à satisfaire des demandeurs que les Ambassades refoulent.
Les
réseaux de trafics de visas sont une réalité au Burkina. D’ailleurs
doit-on parler de trafics si les visas qu’ils obtiennent sont
authentiques et délivrés par les autorités compétentes ? La question
est d’importance. Toujours est-il que ces réseaux ne datent pas
d’aujourd’hui et leurs activités ont pris de l’ampleur à cause de la
rigidité des chancelleries. Rigidité qui nourrit une demande de plus en
plus forte, car certains pensent qu’elle est entretenue à dessein pour
alimenter les réseaux par les refoulés des ambassades. Ces réseaux, «
les vrais », ne sont pas aussi nombreux qu’on veut le faire croire.
Selon nos sources, seuls deux réseaux sont véritablement actifs et «
sérieux » si l’on peut s’exprimer ainsi. Ils sont méthodiques,
méticuleux et discrets. Leurs tentacules sont puissantes et vont
au-delà de nos frontières. Ils ont des entrées jusqu’à des niveaux
insoupçonnés. Ces réseaux doivent leur existence et leur force à leur
tissu relationnel. Une véritable toile dont chacune des composantes
tire profit.
Un modus vivendi semble établi entre usagers et
acteurs officiant dans ces réseaux. Dans les transactions, le demandeur
a obligation de se plier à des exigences. Aucun engagement, ni écrit,
ni verbal n’est exigible. On y fonctionne sur la base de la confiance
aveugle. Les acteurs des réseaux ne viennent jamais à vous, c’est vous
qui allez à eux. Et pour aller à eux, il faut connaître quelqu’un qui
connaît quelqu’un, qui connaît… Aucun contact direct n'est attesté avec
un membre qui se reconnaît formellement comme responsable. Tout le
monde est « intermédiaire » donc de ce fait répond d’un supérieur
invisible. L’argent est toujours remis avec le passeport. Une fois
cette étape franchie, il ne vous reste plus après qu’à attendre.
Attendre jusqu’à ce qu’on vous appelle deux, trois, quatre mois après
pour ceux qui sont chanceux pour un rendez-vous à l’Ambassade. Selon
certains témoignages, l’attente peut atteindre une année, voire plus.
Selon nos sources, cette attente est due au fait que les chancelleries
sont de plus en plus regardantes sur les attestations de capacité
financière et autres relevés bancaires. « La fiabilité de l’attestation
de capacité financière ou du relevé bancaire, n’est plus ce qu’elle
était. Avant pour avoir ces documents, les banques étaient plus
rigoureuses et les Ambassades avaient confiance. Mais aujourd’hui, ce
n’est plus le cas. Les Ambassades demandent à certain moment,
l’historique du ou des comptes des requérants des trois ou six derniers
mois avant de recevoir le requérant. Il arrive fréquemment que les
Ambassades nous appellent pour vérifier la crédibilité de certains
mouvements bancaires, leurs natures ; est-ce des encaissements de
factures, des chèques,…, la provenance des mouvements, etc. La
concurrence féroce que se livrent les banques porte un coup à la
transparence et la rigueur que requiert notre métier. Si vous refusez
un papier à un client ou bien si vous exigez certains documents pour la
délivrance de ces documents, celui-ci peut fermer son compte et aller
l’ouvrir ailleurs parce qu’il n’aura pas les mêmes tracas. Cela arrive
quand le client veut de vrais faux documents…», nous a confié un cadre
d’une vieille banque de la place. Ce qui peut expliquer donc que les
réseaux prennent plus de temps pour peaufiner les dossiers, notamment
l’attestation de capacité financière à travers la réalisation de
plusieurs mouvements fictifs de fonds.
Cette situation explique-t-elle, l’attente que vit ce jeune homme, dont
nous avons pu recueillir le témoignage ? « Je me nomme Omar. J’ai
27ans. Je suis à la recherche d’un visa pour l’Europe. Je suis aidé en
cela par un de mes parents qui a un ami qui a une entrée dans un
réseau. C’est tout ce que je sais. En 2007, je suis allé le voir parce
que deux de ses frères ont pu partir. Alors je me suis dit qu’il
pouvait m’aider. A cause de ce visa, je me suis marié en 2008, pour
avoir un certificat de mariage pour complément de dossier. Depuis que
j’ai engagé cette affaire mon seul contact, c’est mon parent. Avec lui
je peux vous dire qu’il m’est difficile de poser des questions pour
comprendre. Je ne peux même plus aller lui rendre visite parce qu’à
chaque fois, il pense que je viens aux nouvelles. Pourtant je devrais
parce que j’ai engagé 2 millions dans cette histoire. Pour tout vous
dire, j’ai vendu tout dans ma maison, jusqu’au lit. Chaque membre de ma
famille a donné sa contribution pour que je puisse colmater les deux
millions. Depuis bientôt deux ans, je vis suspendu. Sans activité, sans
travail, sans rien. Parce que je ne sais pas quand-est ce qu’on va
m’appeler à l’Ambassade. Et si on m’appelle, je vous assure que même la
veste que je vais mettre, il faut que je la prête. Depuis février 2009,
ça fait la 4ème fois qu’on m’a fixé trois rendez-vous à l’Ambassade qui
n’a pas abouti. Mon épouse, moi-même, mon père, je dirai toute la
famille, sommes à bout de nerf. Si ça foire, je suis fini. Ma vie est
entre les mains de ces gens que je ne connais même pas. Tout le
dossier, c’est mon parent qui le conduit. S’il apprend même que je vous
ai parlé ça peut remettre en cause ma situation. Mais j’ai confiance
car s’il a fait partir ses deux frères, il réussira à me faire partir
parce que, quelque part, c’est une question d’honneur pour lui
maintenant … ». En juillet 2009, nous avons eu l’information que Omar a
eu gain de cause et qu’il est parti. Il n’est pas juste de croire que
les réseaux de trafics de visas ne font que des malheureux. « Je suis
l’aîné d’une famille polygame de plus de 20 enfants et 4 mamans. Après
le décès de notre père, il fallait parer au plus pressé. Avec l’appui
d’un réseau de la place, j’ai 3 frères aux Etats-Unis et 2 en Europe
actuellement et ce n’est pas fini… », nous confie avec sourire Hamidou.
Des
exemples parmi tant d’autres. De source digne de foi, le visa Schengen
pour l’Italie se négocie à l’Ambassade basée à Abidjan au tour du
million et là encore, il faut connaître quelqu’un qui connaît
quelqu’un, qui… De sorte que le consulat du Burkina est pratiquement
délaissé.
Il y a quelques années, la nouvelle du décès subit d’un
membre influent du plus important réseau du pays est tombée comme une
fin du monde dans le milieu. Il était la véritable pierre angulaire
dans l’édifice du réseau. Depuis, ce réseau s’est trouvé un nouveau
souffle. Pour ceux qui voient leurs démarches se terminer positivement
dans les arcanes des réseaux, ils ont vaincu la « rigidité » des
consulats. Pour ceux pour lesquels l’aventure n’est pas concluante par
contre, ils sont nuisibles. Ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. Et
ils sont ainsi nombreux à souffrir en silence. Des vies, certains de
ces réseaux en ont brisées. Des familles, ils en ont ruinées. Tout
comme certains ont vu leurs cauchemars devenir des « rêves angéliques »
et leurs vies devenir prospérité grâce à l’action de ces réseaux.
Frédéric ILBOUDO
SEM Noah GEESAMAN, vice-consul des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso « Nous sommes très outillés au niveau du consulat pour détecter les faux documents. »
SEM Noah GEESAMAN le jeune et fringant vice-consul est au Burkina depuis un peu plus de trois mois. Au cours de l’interview qu’il a acceptée nous accorder, il s’est entouré de collaborateurs pour apporter des réponses à nos préoccupations. Ainsi, dans cette interview, vous lirez, outre ses réponses les propos de M. Cornelius C. WALSH, directeur par intérim du Centre culturel américain, et de Mme Caroline CONSEIBO Assistante directe du vice-consulQuelles sont les conditions d’obtention d’un visa américain ?
Il faut dire qu’il existe plusieurs types de visas. Et pour chaque type
de visa, les documents qui sont exigés sont différents. Pour
les types de visas que nous délivrons ici à l’Ambassade, les plus
demandés, sont les visas d’étudiant, les visas des affaires, les visas
touristiques, les visas des missions diplomatiques, les visas pour les
immigrants, les visas pour travailler…
Prenons le visa des affaires, ou celui des études, quels sont les documents sur lesquels vous mettez un accent particulier ?
Là encore il faut dire que cela dépendra de la spécificité du type de
visa d’affaire que vous voulez. L’essentiel, c’est qu’il faut plus ou
moins que le demandeur ait des attaches ici au Burkina Faso. Quand nous
parlons d’attaches ce sont les liens familiaux. Ces liens doivent être
très solides, très forts. Et au cours de l’entretien que le demandeur
aura au consulat, qui est fondamental dans la délivrance du visa, il
lui faut démontrer que ces liens existent. C’est ça le plus important.
Pour ce qui est du visa pour les études, c’est plus ou moins la même
chose, mais pour les étudiants il faut en plus de cela avoir une preuve
de leurs financements, que ceux-ci peuvent assurer les frais d’études
et de séjour aux Etats-Unis. Les études au Etats-Unis coûtent cher, et
ça tourne autour de 20.000dollars Us par an. C’est donc à la famille de
l’étudiant de faire la preuve qu’elle peut payer, mais aussi nous
assurer qu’après ses études, l’étudiant va revenir au Burkina.
Nous savons que des documents bancaires sont demandés, comment authentifiez-vous la crédibilité de ces documents ?
A l’Ambassade des Etats-Unis, nous ne demandons pas d’attestation de
capacité financière. Nous exigeons par contre le relevé du compte
bancaire. Le relevé nous donne une situation quelque peu exhaustive des
différents mouvements qui ont été effectués sur le compte pendant une
certaine période. Nous n’avons besoin que d’une photographie du compte
juste pendant un temps T, Nous voulons simplement nous assurer que le
compte est régulièrement fourni.
Est-il possible que de vrais faux documents puissent passer à l’Ambassade ?
(Rires) De temps en temps des choses comme ça arrivent, mais
immédiatement après les visas sont refusés. Nous sommes très outillés
au niveau du consulat pour détecter les faux documents. Je profite de
vos colonnes pour dire aux demandeurs de visa que ce n’est pas la peine
de venir au consulat avec des faux documents, nous les découvrirons. Et
notre législation est formelle : si vous êtes pris en flagrant délit de
fraude en documents, c’est à vie que vous n’aurez plus de visa
américain.
Ne pensez vous pas que la rigidité du consulat à octroyer des visas conduit certains demandeurs vers les voies frauduleuses ?
Il n’y a pas d’autre voie que celle de l’ambassade pour avoir un visa
américain. La rigidité dont vous parlez est du fait des lois
américaines édictées par le Congrès. Il faut aussi que vous sachiez que
celle-ci n’est pas propre à l’Ambassade du Burkina, mais elle est la
même partout dans les chancelleries américaines dans le monde.
Est-il possible « d’acheter » un visa américain ?
Quoi ? J’ai bien-entendu là ? Acheter un visa américain ? C’est
absolument impossible. Non on ne peut pas acheter un visa américain.
Avez-vous déjà entendu parler des réseaux de trafic de visas ?
Oui. Il y a des demandeurs qui après s’être fait démasquer par nos
services avec des faux documents, nous ont confessé qu’ils se sont
confiés à des gens qui leur ont garanti de pouvoir leur délivrer le
visa américain. Ce qui est impossible. C’est à chaque demandeur de
démontrer à travers l’entretien qu’il a des liens solides avec son pays
et c’est ce qu’exige la loi américaine.
M. Cornélius C. WALSH : Il faut que vous sachiez que ce genre de rumeur existe dans presque tous les pays. Il y a des gens qui disent qu’ils ont des contacts, ou une certaine influence au sein du consulat, donnez-moi de l’argent, et je vous garantis le visa américain. Il peut arriver que le demandeur qui a passé par ces gens ait le visa non pas parce que ces gens ont fait quoi que ce soit, mais parce que le demandeur était en règle, tous ses papiers sont en ordre. Du coup ces faussaires vont utiliser et le crédit et l’argent de ce demandeur pour arnaquer les autres. Nous avons un service d’investigation qui doit établir que le dénouement de toute délivrance de visa, la dernière décision appartient à Washington, ou bien au vice-consul et non pas à un intermédiaire.
SEM Noah GEESAMAN :
Il faut savoir que si je connais quelqu’un personnellement cela
m’interdit de diriger l’entretien. Je dois le faire faire par un
collègue.
Savez-vous que ces réseaux peuvent obtenir le visa pour des demandeurs qui déboursent au moins trois millions de francs CFA ?
SEM Noah GEESAMAN :
Personnellement je n’ai pas encore entendu parler de cela.
M. Cornélius C. WALSH : S’adressant
à l’assistante et à M Isonore OUEDRAOGO. Et vous en avez-vous déjà
entendu parler dans les quartiers dans la ville?
Mme Caroline CONSEIBO assistante du vice-consul :
En ville, on entend parler : trois millions, 1,5million, en tout cas
plus du million. Ça nous revient et quelquefois des gens nous posent
des questions. Quelquefois, ce sont des gens qui ont été arnaqués, qui
viennent jusqu’au consulat ici et qui expliquent leurs situations.
Mais, il n’y a rien qu’on puisse faire ; ça devient un cas de justice
locale. S’il veut poursuivre la personne qui l’a arnaqué, ça ne peut
que passer par la police, le consulat n’étant pas impliqué.
SEM Noah GEESAMAN
C’est pourquoi votre interview à tout son sens et est très important
parce que nous voulons que la population soit sensibilisée des risques
qu’elle coure à travers ce genre de trafic. Nous vous disons merci
encore d’être venu à nous pour nous donner l’occasion d’éclairer
l’opinion.
Votre système de contrôle de délivrance de visa est-il fiable ?
Fiable c'est-à-dire ?
Fiable au niveau du contrôle des documents, fiable au niveau de vos collaborateurs ?
Nous ne sommes pas parfaits, mais je pense que c’est un système qui marche assez bien.
Est-il possible pour quelqu’un d’obtenir un visa américain grâce à l’appui d’un agent de l’ambassade ?
Non ! C’est absolument impossible ! Je dois dire que le département
d’Etat est très strict contre des choses de ce genre. Je peux être viré
si je donne un visa à quelqu’un, à un ami à l’ambassade ou quelque
chose dans ce genre-là. Il faut dire aussi que notre système est
séparé. Ce n’est pas juste le département d’Etat qui est impliqué dans
le domaine du visa. Il y a le ministère de l’Intérieur qui est aussi
regardant. De sorte qu’une fois arrivé à l’aéroport aux Etats-Unis,
vous devez démontrer en répondant à un certain nombre de questions avec
nos collègues du département de la sécurité nationale et de
l’immigration que votre visa est bon. Si je fais une erreur, nous avons
des collègues au pays qui peuvent exiger que la personne qui est déjà
arrivée aux Etats-Unis soit rapatriée depuis l’aéroport.
Combien de visas avez-vous délivré au cours des trois dernières années ?
Je n’ai pas les données des années 2006 et 2007, mais pour 2008, nous avons délivré : pour le tourisme et les affaires, 1424 visas ; les visas d’études, 362 et 237 visas pour les organisations internationales.oFrédéric ILBOUDO
La dame D. D. se fait engrosser par son fils
Inceste au Mali: La dame D. D. se fait engrosser par son fils
En vérité, Dame D. D. est une personne libérée de toute contrainte morale et spirituelle. Or, les lois de Dieu constituent des freins et des barrières aux passions humaines et à nos débordements. La loi divine ne dit-elle pas qu’il est formellement interdit d’avoir commerce avec son propre sang. Voila une immorale et inconsciente, qui ne s’est point gênée de coucher avec son propre fils.
LES FAITS : Lorsque son mari décéda en 2005, dame D. D. déménagea avec son fils M. D. à Djikoroni Para dans la nouvelle concession que son époux y avait construite avant de prendre sa retraite existentielle .Là-Bas, elle vécut en peaux avec son fils. Mais, au fil de chaudes nuits de jeux de jambes en l’air, tous les voisins ne tardèrent pas à remarquer que la griotte du coin était trop attentionnée envers son fils. Mais, jusqu’en 2002, personne n’imagina la relation intime qui liait la mère à son rejeton.
L'encens et ses dégâts
Encens : son utilisation prolongée serait source de cancers des voies respiratoires
L’utilisation prolongée de l’encens augmenterait les possibilités de cancers des voies respiratoires, annonce ’’Destination santé’’ citant les conclusions d’une étude consacrée aux risques associés à la pollution intérieure.
Pour les besoins de l’étude, une équipe internationale de chercheurs américains, danois et taïwanais a suivi plus de 61.000 Chinois de Singapour entre 1993 et 2005. Agés de 45 à 74 ans, aucun d’entre eux ne souffrait de cancer lors du lancement de cette étude. Ainsi, explique ‘’Destination Santé’’ reçue lundi à l’APS, chaque sujet a rempli un questionnaire concernant son alimentation et son mode de vie.
Douze ans plus tard, les auteurs de l’étude détectent parmi les personnes en observation 325 cas de cancers des voies respiratoires (nez, sinus, langue, bouche). ’’Nous montrons que l’utilisation prolongée d’encens était associée à une augmentation significative du risque de cancers des voies respiratoires’’, soulignent les scientifiques.
Ces derniers relèvent que le recours prolongé à l’encens est particulièrement important sur le continent asiatique, même si les Occidentaux en utilisent aussi régulièrement.
En 2004 en France, les rédacteurs du magazine ’’Que-Choisir’’ avaient déjà sonné l’alarme, indique ’’Destination Santé’’, rappelant que selon ces derniers les bâtons d’encens émettaient dans l’air 110 fois plus de benzène —un produit hautement cancérogène— que le seuil recommandé par les pouvoirs publics.
Conseil de ’’Destination Santé’’ au vu de tout ce qui précède : ’’en présence de mauvaises odeurs à l’intérieur de la maison ou de l’appartement, ouvrez les fenêtres’’.
Mère et fille s’étripent pour un homme
Caméroun ... Source : Bonaberi.com
Une bagarre a éclaté à Nkolndongo parce que Arlette continuait de voir l’amant de sa mère en cachette.
Et à qui veut l’entendre, elle relate la bagarre qui les a opposées.
Selon ses dires, elle a débarqué chez sa fille dans la nuit de jeudi à
vendredi dernier. L’objectif était d’obtenir de sa progéniture de 26
ans qu’elle cesse de fréquenter Georges, chauffeur de taxi âgé d’une
trentaine d’années. Et pour cause, le jeune homme est l’amant de
Marlyse depuis un an et demi. La dispute tourne court. « Elle m’a
insulté en disant que je suis vieille et que je ne valais rien. Ma
propre fille que j’ai élevée. J’ai sauté sur elle et nous nous sommes
bien battues. Pour moi, elle est morte », avertit la vendeuse de 47
ans. Il faut dire qu’Arlette n’a aucune intention d’abandonner Georges,
et sa mère non plus.
« Marlyse a chassé sa fille de la maison il y a quelques mois quand elle a découvert que celle-ci couchait avec son ami. Mais elle a appris que les deux continuaient à se voir. Ce qu’elle n’a pas supporté car elle aime trop son Georges malgré le fait qu’on lui ait dit que ce n’est qu’un gigolo », ajoute un proche de la famille. Malgré les malédictions de cette mère célibataire de trois enfants, rien n’a pu convaincre les deux amantes de cesser de se voir. « Le pire dans tout ça est que Georges est chez elle, couché, attendant que l’orage passe pour recommencer à manger le fruit du labeur de Marlyse et sortir avec sa fille en même temps », confie quelqu’un. Si Marlyse n’a aucune intention de pardonner à sa fille, elle n’en reste pas moins convaincue que Georges n’est qu’un « homme qui n’a pas résisté devant une jeune fille qui ne voulait que le séduire ». Une prise de position qui indigne son entourage. On le savait déjà, l’amour est aveugle. Mais à ce point…
Accusé d’avoir violé sa fille adoptive, le prévenu risque 10 ans ferme
Encore une affaire de viol aggravé. Cette fois-ci, mettant aux prises une fille et son père adoptif. Un cas du même genre, était passé à la barre dans la première quinzaine de juin, voilà encore une autre fille qui y a traîné son père adoptif, l’accusant d’avoir abusé d’elle à plusieurs reprises en l’absence de sa maman. Le père a réclamé un million de francs (1.000.000francs), le représentant du ministère public a requis 10 ans ferme contre lui.
Arrêté
et déféré au parquet par la gendarmerie depuis le mai dernier, suite à
une plainte déposée par sa propre femme, qui se trouve être la maman de
la fille ayant subi ses assauts. Le prévenu a comparu à la barre de la
chambre des flagrants délits le 30 juin, afin de répondre des faits qui
lui sont reprochés. Le nommé Lamine Sonko, âgé d’une quarantaine
d’années, s’est farouchement défendu lors du débat contradictoire.
L’âge de la fille, Ndèye Fatou Sène, n’a pas été précisé, car la maman avait déclaré que sa naissance n’a pas été déclarée à l’état civil ; néanmoins, on a fourni un bulletin sur lequel la fille serait née en 1989. Mais cette version a été balayée d’un revers de main par le prévenu, qui soutient qu’il a épousé la maman de la fille en 1995, et qu’à cette époque la fille avait 13 ans.
Interrogée à la barre sur les
circonstances du viol, la demoiselle Sène dira que sa maman travaille,
que celle-ci quitte le domicile conjugal dès 6 heures du matin, et que
c’est là que le père adoptif, Lamine Sonko profite de la situation pour
entretenir des relations sexuelles avec elle, cela à plusieurs reprises
; « ça avait commencé durant les vacances en 2007, je ne pouvais pas le
dire à ma mère, car Lamine Sonko a toujours proféré des menaces à mon
encontre. Il me faisait boire des comprimés, parce qu’il avait senti le
début de ma grossesse. C’est ainsi que je suis tombée malade, et c’est
à l’hôpital que j’ai été obligée d’avouer les faits », a-t-elle
déclaré.
La maman de la fille, une certaine Astou Dabo, a chargé son
mari. Cette dame qui avait toutes les peines du monde à se tenir à la
barre, très atteinte par cette douleur morale, déclara que sa fille a
subi une éducation religieuse, qu’elle ne sort jamais de la maison à
part les jeudis, et qu’après l’école, Ndèye Fatou Sène est toujours à
la maison. « Quand j’ai eu l’information, j’ai convoqué une réunion des
membres de ma famille, avant cela, Lamine Sonko m’avait demandé de
trouver une solution à l’amiable, persistant néanmoins à nier les
faits. Alors, je lui ai dit que tu ne peux pas coucher avec moi, et
avec ma fille », confiera-t-elle. Pour les intérêts civils, la maman a
réclamé 1.000.000 francs.
Le prévenu lui-même s’est farouchement défendu, chargeant son épouse d’être une femme de fric. « Je ne pouvais avoir de rapport sexuel avec elle, sans un billet de 5.000 francs, elle sort et ne rentre que tard la nuit, vers une heure du matin, me laissant avec les enfants dans la chambre », soutient-il. Accusant aussi la fille de raconter n’importe quoi, et de fréquenter des garçons. Mais le président lui rappellera que devant le procureur, il avait reconnu les faits. Pour toute réponse, le prévenu se lancera dans des explications tirées par les cheveux.
Le procureur, dans son
réquisitoire, dira que le prévenu avait reconnu les faits à l’enquête
préliminaire, et avait signé le PV. Mettant en relief le délit
d’inceste. Après avoir retracé le déroulement des faits, le
représentant du ministère public dira que le viol sur mineure de moins
de 13 ans est un délit puni par le code de procédure pénale, « la peine
maximale est de 10 ans ferme, c’est le cas d’espèce, je requiers cette
peine contre le prévenu ». Le conseil de ce dernier, Me Ibrahima Diaw,
a vivement contesté le bulletin de naissance de la fille, précisant par
ailleurs que la fille n’a pas été déclarée à l’état civil, que le
bulletin actuel présenté au tribunal est supplétif, et falsifié.
L’avocat mettra ensuite l’accent sur l’environnement familial, « la maman et son mari, les enfants, tout le monde dort dans la même pièce ». Avant d’attirer l’attention du tribunal sur les activités de la maman... « Je demande au tribunal de disqualifier les faits, et de lui de faire application bienveillante de la loi », a-t-il plaidé.