Tendance Culture

Cinéma contre l'oubli

Hommage à Djim Mamadou KOLA

 C’est jeudi soir, 10 juillet que débute au centre culturel français Georges Méliès, la deuxième édition du cinéma contre l’oubli (SEMCO) 2008. Placée sous le thème, «Migrations et Population», les cinq jours vont permettre à travers les films à l’affiche de revisiter des œuvres qui traitent des sujets de migration et de population.

Après la première édition qui a mis au devant les problèmes des anciens combattants, organisateurs, cinéphiles et partenaires ont tiré une satisfaction. Mais les plus grands satisfaits sont les anciens combattants à qui la SEMCO a donné une tribune d’expression. Tribune qui a permis à ces tirailleurs sénégalais d’être revalorisés par la France. Pour cette deuxième édition, la SEMCO va à la rencontre de la population et de ses préoccupations. A l’affiche, des films, une table ronde, une exposition photo sur les migrations. L’évènement dans l’évènement, c’est l’hommage qui sera rendu à l’un des premiers cinéastes burkinabè Djim Mamadou KOLA. Pour l’occasion, l’œuvre de l’homme sera revisitée. Une cérémonie de recueillement sur sa tombe à son domicile, une exposition photos sur l’homme, et une nuit du témoignage lui seront consacrées. Le 13 juillet devant son domicile à Dapoya, une projection populaire de son film «Toungan» couronnera l’hommage qui lui sera rendu. «La SEMCO fait un retour de revisitation de la mémoire. Pour que les pans de nos cultures et traditions qui ont été oubliés puissent revoir le jour et c’est pourquoi nous cherchons des thèmes qui nous permettent de revisiter notre histoire», dira Pierre ROUAMBA coordonnateur de la SEMCO. Ramener sur les feux des rampes des œuvres qu’on a peut-être déjà oubliées, telle est l’ambition de la SEMCO. Et pour cause, comme tout le monde le sait, la plupart du temps, après le FESPACO il devient difficile, sinon impossible de voir certaines œuvres. C’est le cas par exemple de «l’Afrique sur Seine» de Paulin VIEYRA et Mamadou SARR dont on dit qu’il est le premier film africain, sinon le film fondateur du FESPACO. Pour cette édition et au regard du thème, la SEMCO a cherché un allié de taille pour l’accompagner dans sa mission de retour aux sources. Et qui mieux que l’Institut supérieur des sciences de la population pouvait aider les organisateurs à atteindre leurs objectifs ? En effet, l’ISSP dont les missions sont de développer les capacités nationales et régionales d’analyse des questions de développement de la population, de formuler, de suivre et d’évaluer les programmes de la santé et de politique sociales, a trouvé aussi un créneau pour mieux se faire connaître. En choisissant de soutenir la SEMCO l’ISSP à travers l’apport scientifique notamment au niveau de la table ronde, et aux cours des débats qui auront lieu après les projections, pourra éclairer les festivaliers sur les problématiques des migrations et des populations pour un pays comme le Burkina Faso ayant 7 millions de ses ressortissants hors des frontières. Phénomène d’actualité qui sévit en milieu jeune sur le continent, la thématique ne manquera pas d’interpeller les professionnels de l’image qui, à travers films documentaires et de fictions, ont exprimé de manière récurrente leurs préoccupations sur le sujet. Ce sera donc le lieu et le moment d’inviter chercheurs, hommes de médias, autorités et l’ensemble du public à réfléchir sur la situation qui fait chaque jour des victimes. Prenez donc d’assaut le Méliès afin de pouvoir apporter votre contribution pour que jamais on n’oublie pas.o

Par Frédéric ILBOUDO



11/07/2008
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