FESPACO 20^e Edition

Aduaka sur la plus haute marche

La 20^e édition du FESPACO panafricain du cinéma africain a pris fin le samedi 3 mars 2007. « EZRA », le long métrage du Nigérian Newton Aduaka a ravi de l'Etalon d'or de Yennenga aux 17 autres concurrents qui étaient en compétition. La grosse désillusion est venue du côté burkinabè qui sort de ce festival avec un « zéro pointé ».

Il ne fallait pas être devin, encore moins expert en cinéma pour imaginer et surtout, sentir que cette 20^e édition du FESPACO était d'un niveau élevé en ce qui concerne les films en compétition. Et pour cause, à la sortie des salles de ciné, la satisfaction se lisait sur tous les visages à l'exception bien sûr de quelques films qui ne tenaient pas. Au finish, le meilleur a gagné, et le meilleur, c'est Newton Aduaka du Nigeria. Ce jeune réalisateur a su donner une œuvre à la fois de qualité et d'actualité. « EZRA », est l'histoire très émouvante d'un enfant soldat appelé à comparaître devant une commission vérité et de réconciliation dont l'objectif est d'entamer un processus de guérison d'un peuple meurtri par les affres de la violence. Cependant peut-il aboutir quand les acteurs principaux de la guerre ne se souviennent plus de leurs forfaits ?

Avec « EZEA » Newton a joué subtilement sur deux paramètres : le mode de narration et d'exploitation des techniques cinématographiques. Le réalisateur nigérian a opté pour une narration à rebours pour donner à voir les atrocités d'une guerre civile à travers la mémoire des personnages. Un procédé narratif qui tranche d'avec la trop grande linéarité caractéristique de la plupart des récits filmiques africains qui s'inspirent de la narration de contes traditionnels. Ce qui a certainement séduit les membres du jury que dirigeait le Camerounais Basseck. Un triomphe bien mérité pour le jeune Newton Aduaka qui n'est pas à son premier essai. En effet, l'homme est déjà connu du milieu cinématographique africain et voire mondial, à travers des œuvres qui ont déjà été couronnés. Ce n'est donc qu'un juste retour des choses pour Newton qui est déjà reconnu dans le monde. Il était déjà grand, « l'Etalon » d'or l'a ennobli. Newton Aduaka est donc le premier à avoir donné le premier trophée du FESPACO à son pays, le Nigeria. La grosse désillusion du festival est venue des réalisateurs burkinabè qui s'en sortent avec des lots de consolations à travers des prix spéciaux.

Le FESPACO 20^e édition a éteint ses lampions aux stades du 4-Août le 3 mars dernier en présence du président Blaise COMPAORE. Rendez-vous est pris pour le 28 février 2009 pour vibrer aux rythmes du cinéma africain qui gagne de plus en plus de galons. En attendant, réalisateurs africains et de la diaspora, à vos caméras. 

Frédéric ILBOUDO