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Tertius Zongo, premier ministre du Burkina :"Celui qui veut faire la force ne pourra plus le faire"

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Tertius Zongo et Boureima J. Sigué, directeur de publication du "Pays"

Au cours de sa visite aux Editions "Le Pays", le Premier ministre Tertius Zongo s'est entretenu pendant environ une demie heure avec les journalistes de la rédaction. Ce fut l'occasion pour eux de lui poser un certain nombre de questions dont certaines sont d'actualité. Sans détours, le chef du gouvernement burkinabè y a répondu avec son franc-parler habituel.

"Le Pays" : Quel est l'objet de votre visite dans nos locaux ce matin ?

Tertius Zongo : Lorsque l'on dresse un regard - et c'est le langage que je tiens au ministre de la Communication - on se rend compte qu'en qualité, en quantité et en perspectives d'avenir, la presse d'Etat est quantité négligeable devant la presse privée. Si la tendance est ainsi, il faut que, quelque part, nous comprenions que nous devrions coûte que coûte établir un pont entre le gouvernement, les pouvoirs publics et la presse privée, mais non dans le sens de la caporalisation de cette dernière. Le problème des Burkinabè est que, lorsqu'ils voient une personne publique s'approcher d'un journaliste, ils ne veulent rien voir de bon ; ils ne voient que la volonté de cette personne de chercher à ce que l'on chante ses louanges. A quoi servent les louanges ? Ce qui est important c'est ce que les gens font, ce qu'ils laissent pour le pays.

Dans l'action que j'ai pu mener en étant à l'extérieur, si je devais faire un récapitulatif de ceux qui, dans l'ombre, m'ont permis de faire quelque chose, la presse privée surtout jouerait peut-être un rôle de premier plan. S'il en est ainsi, nous devons tout faire pour donner à cette presse les moyens de mieux aider le pays, de mieux crédibiliser ce qui s'y passe. Et vous ne pouvez pas aider quelqu'un tant que vous le tenez à distance, tant que vous êtes en train de vous feinter dans les "six" mètres. J'ai donc estimé qu'il était bon que, d'une manière ou d'une autre, nous puissions nous rapprocher de vous, comprendre encore plus vos problèmes et, également, vous faire comprendre aussi qu'il y a une volonté que nous fassions équipe ensemble.

Je suis venu ce matin pour vous dire que nous sommes ouverts ; j'avais déjà exprimé cette ouverture. Vous êtes ceux qui sont à même de nous dire ce qui peut être fait pour que ce partenariat soit durable. Le ministre chargé de la Communication est aussi ouvert pour discuter sur les voies et moyens pour faire en sorte que la presse privée, dans son ensemble, puisse apporter encore plus sa contribution. J'ai dit à plusieurs reprises que les Editions "Le Pays" font un travail de qualité, de professionnalisme. Et dans ce pays, il faut que l'on apprenne à reconnaître ceux qui font un bon travail, que cela plaise ou pas. J'ai été très réjoui lorsque vous avez eu une distinction (NDLR : le 10 décembre 2007 le quotidien "Le Pays" a été fait Chevalier de l'Ordre du mérite burkinabè par le ministère de la Promotion des droits humains ) ; j'ai eu un sentiment particulier. Je suis venu également pour vous le rappeler. Mais le plus important est devant ; le tout n'est pas d'être bon. Le tout est d'être bon et de le demeurer ; de constituer un exemple. Je suis venu vous encourager à parcourir le chemin qui reste à parcourir. Je suis venu pour vous dire que nous allons vous soutenir, soutenir la presse privée dans son ensemble. Nous allons faire en sorte que le Burkina soit un pays où cette vertu cardinale de la démocratie qui est la liberté de penser et d'informer trouve son ancrage. Bonne année à vous tous et bon vent aux Editions "Le Pays" !

A votre nomination, vous avez tenu un discours que l'on pourrait qualifier de rupture. Maintenant, tout le monde attend de voir la méthode Tertius Zongo à l'oeuvre. Allez-vous tenir vos promesses ?

Il n'y a pas de Zorro (rire général) ; ça n'existe plus dans le monde d'aujourd'hui. Le monde actuel est celui où il faut mettre les forces ensemble. Quand on regarde dans votre domaine, les organes qui ont pignon sur rue sont ceux qui sont regroupés. Celui qui continue à croire que seul il peut changer le monde n'est pas de ce siècle. C'est pourquoi j'ai la conviction - quoi que l'on puisse dire - de l'apport par chacun d'une petite orientation. Mon rôle est de partager mes convictions qui sont notamment qu'il faut mettre l'homme au centre de tout. Mais quand on le fait, il faut se préoccuper de sa dignité, il faut faire en sorte qu'il soit libre, qu'il ne se sente pas injustement brimé, que demain soit meilleur pour lui. Mais on ne peut pas le faire quand il y a la loi du fort sur le faible, tant que la veuve et l'orphelin ne se sentent pas en sécurité. Cela n'est pas le travail d'une personne. Pour pouvoir le faire, il faut un changement de mentalité, d'approche.

A mon humble avis, les actes que les gens attendent, c'est le spectacle. Or, le spectacle n'est pas durable. Ce qui est durable - et c'est dans cela que je vais m'inscrire - c'est la mise en place d'un cadre, des procédures et des mécanismes qui feront en sorte que celui qui veut faire la force se rende compte qu'il ne peut plus le faire, celui qui veut tricher, frauder, se rende compte qu'il ne peut plus le faire. Malheureusement, ce n'est pas ce qui intéresse les gens. Ce qui les intéresse, c'est se lever un matin et apprendre que le Premier ministre a cogné sur quelqu'un. Non ! C'est vrai que la répression permet aux gens de savoir que, quelque part, il faut faire attention, qu'il y a des limites à ne pas dépasser. Mais nous allons continuer à travailler et vous pouvez compter sur moi, que ce soit sur le système des finances publiques, la mise en place de garde-fous, pour que chacun sache ses limites. Et une fois que les limites sont franchies et qu'il y a des sanctions, il faut que les fautifs soient sanctionnés. Il faut être ferme sur ces questions parce que vous ne pouvez pas dire aux gens que c'est interdit et quand quelqu'un transgresse il n'y a rien qui est fait.

Je ne sais pas s'il y a rupture ; je souhaite que nous construisions des systèmes transparents, prévisibles et dans lesquels lorsque quelqu'un commet une faute il n'a pas besoin qu'on le lui dise ; il sait ce qui va lui arriver. Je souhaite que vous nous accompagniez en tant qu'hommes de média parce que c'est vous que les gens écoutent. Je souhaite également que dans votre approche de cette question, vous soyez peut-être moins attentifs aux actions spectaculaires qu'aux fondements que nous sommes en train de poser pour obliger notre société à respecter un minimum de principes et des procédures.

Comment interprétez-vous cette phrase du chef de l'Etat à l'occasion de son message de nouvel an à la nation : "J'encourage les autorités de veille et de contrôle à s'assumer pleinement" ?

Pour moi, c'est la phrase clé du discours du chef de l'Etat. Vous me donnez l'occasion de renvoyer peut-être la balle à tous ceux qui disent "Oui, il est en train de faire ça", "Est-ce qu'il aura la marge de manoeuvre", etc. Je ne suis pas tombé du ciel, je n'ai pas inventé quoi que ce soit dans ce pays. Ce que je fais, c'est ce que le chef de l'Etat me dit de faire parce qu'il pense que je partage cette approche. Il faut que les gens comprennent que quand je suis arrivé, le chef de l'Etat m'a dit qu'il faut que nous soyons plus efficace en ce qui concerne les structures de contrôle. Il m'a demandé de regarder de près et faire une proposition pour harmoniser et avoir des structures qui produisent beaucoup plus de résultats. Je dois vous dire que l'actuelle formule de l'Autorité supérieure de contrôle de l'Etat est celle choisie par le chef de l'Etat. Je lui avais fait deux propositions ; la deuxième était une transition un peu en douce pour nous permettre de retomber sur le pied en quelques années. Mais il a dit de travailler sur la première qui est l'actuelle formule. Pour vous dire un peu plus, quand j'ai présenté le dossier en Conseil des ministres, il y en a qui m'ont dit que je vais leur créer des problèmes. J'ai rétorqué qu'ils vont effectivement avoir des problèmes parce que c'est ce que le chef de l'Etat veut et s'ils ne sont pas disposés à l'accepter, qu'ils quittent le gouvernement..

En réalité, ce que le chef de l'Etat a dit dans son discours, c'est qu'il m'a toujours dit en tête-à-tête. Je crois que maintenant que nous allons vers la phase opérationnelle, il a estimé qu'il était bon que chaque Burkinabè se le tienne pour dit, que ce que l'on est en train de dire n'est pas de l'excitation. Et ceux qui croient que c'est de l'excitation doivent se préparer à être "excités" jusqu'à ce qu'ils comprennent parce qu'on va aller jusqu'au bout (rire général). Je pense que c'est une caution - pas aveugle - que le président a apportée parce qu'il faut aussi faire attention à ne pas tomber non plus dans les travers en voulant faire des changements.

Quel sera le profil du responsable de l'Autorité supérieure de contrôle de l'Etat ? Quels sont les moyens moraux , matériels et financiers qui seront mis à sa disposition ?

Le moyen le plus important que l'on doit lui donner est en termes de pouvoir. C'est pourquoi l'on a dit, premièrement, que c'est une structure qui a compétence sur tout ce qui est public et privé. Jusqu'à présent, on était cantonné à l'Administration. Or, si vous cherchez la corruption et la fraude dans l'Administration, vous trouvez des ramifications dans le privé. Deuxièmement, la structure saisit directement la justice. Elle peut réquisitionner n'importe qui et ses agents jouissent d'une immunité. Un autre pouvoir de la structure est celui de publier ses rapports en choisissant le support qu'elle veut. La structure bénéficie d'une indépendance sur le plan financier parce qu'il ne s'agit pas de donner de l'indépendance à quelqu'un et le contraindre sur le plan financier de telle sorte qu'il ne puisse pas agir. Nous voulons qu'elle respecte les règles de gestion des finances publiques mais nous avons demandé qu'on mette à sa disposition les fonds qu'elle va utiliser et justifier a posteriori. Un élément qui paraît important et sur lequel nous devons veiller, ce sont les hommes parce que, jusqu'à présent, les inspecteurs que j'ai eus, je les ai toujours encouragés ; ils font du bon travail. Mais ce n'est pas parce qu'on les encourage que l'on ne doit pas reconnaître leurs défaillances. J'ai été ministre et quelques fois, des responsables me sollicitent pour me demander d'envoyer à l'inspection des agents dont ils disent qu'ils sont devenus anciens, les dérangent et qu'ils ne savent pas où les mettre (rire général). On ne trouve pas une place à quelqu'un à l'inspection ; une personne y va parce qu'elle a le profil. C'est pourquoi nous allons former un corps d'inspecteurs ; il y aura une formation spécifique. Le gens sortiront et feront carrière.

Le dernier point qui me paraît important est la justice. Il faut que l'on se dise la vérité : rien ne sert de mettre en place une structure qui va faire un bon travail, envoyer son rapport à la justice, qui sera ensuite monnayé par les gens. Il faut qu'à la justice il y ait, non seulement une célérité dans le traitement de dossiers, mais aussi une transparence dans la gestion de ces dossiers. Aujourd'hui, quand on regarde l'organisation de la justice, on est obligé de créer des pôles financiers. Il faut que nous ayons des magistrats qui comprennent bien les questions financières sinon on va avoir des problèmes avec la justice. Ce sont là des éléments qui me paraissent importants pour la structure. Nous allons travailler avec chacun de vous afin que la structure puisse répondre aux attentes des uns et des autres.

Dans votre message de voeux à la presse, vous avez promis de faciliter l'accès aux sources d'information par la presse. Comment allez-vous mettre cela en oeuvre dans un pays où c'est la croix et la bannière pour avoir la moindre information ?

Nous allons le faire parce qu'il ne peut en être autrement si vous regardez de près notre approche. Le drame dans notre pays est que les gens ont peur de la presse. Ils ne donnent jamais les informations qui sont tout à fait normales quand un journaliste les cherche. Mais allez-y imaginer et écrire et ils diront que vous ne vous informez pas, que vous écrivez du n'importe quoi. On ne peut vouloir une chose et son contraire ; on ne peut pas avoir peur de donner la bonne information au journaliste et s'énerver lorsqu'il écrit ou dit des choses que l'on ne partage pas. Il faut que l'on corrige cela car, comme je le dis, nous devons aller vers la presse.

Il est reproché à l'action gouvernementale le manque de lisibilité ; les résultats ne sont pas connus alors que des actions sont posées. J'ai toujours dit au gouvernement que ce sont des résultats que les Burkinabè veulent. Ils veulent savoir ce qui est fait. Mais comment vont-ils savoir si le gouvernement, l'Administration dans sa globalité, ne se rapprochent pas de la presse, ne s'ouvrent pas à elle pour donner les informations ? Je ne vois pas quelque chose à faire que de s'ouvrir à la presse. Vous pouvez être sûrs, j'ai demandé au ministre chargé de la Communication et à mon Directeur de la communication de faire un travail sur les attachés de presse dans les ministères. Ces derniers, quand ils vont dans les ministères, ils oublient qu'ils sont des journalistes et deviennent même des obstacles au travail de la presse. Il faut que les chargés de communication facilitent l'accès aux ministères pour les informations. Aujourd'hui, à l'heure d'Internet, les ministères ont des sites web, mais consultez-les et vous verrez que les informations ne sont pas à jour. Est-ce qu'un journaliste qui est chargé de donner l'information en temps réel peut se satisfaire d'être assis dans un ministère dont le site web contient des informations vieilles de 4 ans ? Non, il faut un changement de comportement et de mentalité. C'est une action collective ; nous allons travailler ensemble et petit à petit, nous verrons comment nous allons arriver à être beaucoup plus accessible.

N'y aura-t-il pas de risques de discrimination dans cet accès avec par exemple la prise en compte des étiquettes presse d'Etat, presse privée, organes d'informations générales, organes d'opinion ?

Vous faites bien de poser la question. J'ai demandé au ministre chargé de la Communication de mettre très rapidement en place le système d'information du gouvernement qui va être en quelque sorte un point de coordination. On aura des équipements, une salle de presse, des journalistes disponibles qui vont veiller sur les Directeurs de la communication en collaboration avec le DCPM du Premier ministère. Je vais m'assurer que les responsables de ce système d'information savent que lorsque l'on parle de la presse, on parle de tout le monde.

Comme à chaque publication du rapport du PNUD, le gouvernement dit que les données utilisées pour le classement ne sont pas les bonnes. Que comptez-vous faire pour que le PNUD ait les bonnes données ?

Je crois que le PNUD lui-même doit se poser des questions parce qu'il n'est pas la seule agence du système des Nations unies qui fait des classements. La Banque mondiale le fait. Mais quand vous comparez les données sur le Burkina de cette banque avec celles du PNUD, c'est le jour et la nuit. Le FMI fait aussi des classements ; l'OCDE, au niveau européen, classe un peu les performances des pays. Quelque part, le PNUD doit donc se poser des questions sur comment il ne dispose des même données que les autres. Je pense qu'au point où on en est, nous ne pouvons pas dire que c'est leur problème parce que, quoi qu'on dise, il y a des gens qui sont choqués quand ils entendent que le Burkina est avant-dernier. On doit un sentiment national sur cette question. C'est pourquoi nous avons mis en place une cellule et nous allons faire une démarche vers le PNUD pour demander s'il y a un protocole spécifique par le biais duquel les données doivent être examinées pour être acceptées à leur niveau. J'ai eu un entretien avec le représentant-résident du PNUD qui m'a fait savoir qu'ils prennent les données sur les recensements.

Or, notre dernier recensement général de la population date de 1996 et ce sont donc ces données qui ont été utilisées vu que celles de 2006 n'ont pas encore été validées. Je lui ai dit que les grands recensements se font tous les 10 ans et lui ai demandé pourquoi, pour les autres pays, ce ne sont pas des données d'il y a 10 ans qui ont été utilisées. Cela veut dire que dans le rapport de l'année prochaine, ce sont les mêmes données qui vont être replaquées parce qu'ils transmettent les données vers les mois de février-mars. Nous allons donc nous asseoir avec eux pour voir ce qui se fait dans les autres pays pour valider les données entre 2 recensements. Il ne faut pas aller à la querelle, ce sont des questions techniques et je ne crois pas qu'ils le font exprès. C'est à nous de prendre nos responsabilités et de faire en sorte que le PNUD se comporte aussi comme les autres institutions. En réalité, le PNUD sous-traite avec des cabinets indépendants, des espèces de structures ONG qui collectent les données, les compilent, et les envoient au PNUD. Cette agence fait un commentaire et signe le rapport. Visiblement, ils savent qu'ils font un travail. Souffrez donc parce que le rapport de l'année prochaine ne sera pas bon pour nous. Mais dans 2 ans, joignons nos efforts pour voir le vrai rang du Burkina dans le rapport.

Etes-vous d'accord avec l'intervention de la Chancellerie (ministère de la Justice) dans l'affaire du directeur général de la Douane ? Ne craignez-vous pas que cela porte un coup à votre action ?

Je crois que si la Chancellerie est intervenue, elle a ses raisons. C'est vrai que la justice est un domaine d'intime conviction mais il y a quand même des règles qu'elles soient de forme ou de fond. Si, visiblement, la Chancellerie, qui est là pour encadrer, estime que les choses doivent se passer dans l'ordre normal, je pense qu'il faut qu'elle intervienne. Cela dit, je puis vous assurer que, premièrement, personne n'est au-dessus de la loi. Si nous voulons mettre en place des principes qui s'appliquent à tout le monde, il faut que, quelle que soit la personne, elle réponde. Ce dossier va donc aller jusqu'au bout.

Deuxièmement, il faut qu'il y ait des questions de ce genre ; les gens, comme je l'ai dit, veulent naturellement voir quelque chose de spectaculaire. Mais est-ce que le spectacle allait être la meilleure solution. Je confirme que le processus suit son cours et mon souhait est celui que j'exprime tout le temps : que l'on ne se laisse pas empoisonner par une affaire. Il faut que chacun mette du sien pour que, très rapidement, nous soyons situés et que la décision la plus objective soit prise pour que nous puissions continuer à travailler dans la quiétude.

Est-ce vrai que vous allez retoucher votre gouvernement ce mois de janvier ?

Non ! non ! non !

En juin peut-être ...

Juin c'est encore loin, mais janvier non !

Propos recueillis par Séni DABO



15/01/2008
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