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CLAUDY SIAR/Révélation sur son enfance douloureuse

 

CLAUDY SIAR

Révélation sur son enfance douloureuse

Derrière son bagout et son humeur toujours étincelante, Claudy Siar, le feu follet de Rfi et tout nouveau patron de Tropiques FM, cache un passé douloureux. Flash-back sur la jeunesse de cet homme.

 

05/01/2008 (11h00) - Voilà déjà 13 ans que Claudy Siar, le concepteur de la génération consciente fait partie du cercle restreint des voix noires qui prêchent sur la radio mondiale. Mais s'il a réussi à faire son trou en imposant sa marque et sa vision militante sur cette chaîne avec son émission Couleurs Tropicales tournée vers les peuples afro, rien pourtant, au départ, ne prédestinait cet homme au métier d'animateur. Car, depuis l'âge de 10 ans, Claudy n'avait qu'une seule passion : les voitures de luxe. Il en rêvait et même aujourd'hui encore, il en est amoureux. Et depuis qu'il sait tenir le volant, ce sont 80 voitures, mais des modèles rares, qui sont déjà passées entre les mains de l'animateur. Qui a vu le jour il y a une trentaine d'années environ, à Paris, dans le 11ème arrondissement. Mais ne vous y trompez pas, c'est plutôt dans une banlieue parisienne qu'il a grandi. A la fois, pour fuir les humeurs d'un père tyrannique et la violence quasi-quotidienne de ce dernier envers les enfants et leur propre mère.

Tout petit, Claudy Siar a donc déserté la maison, un peu traumatisé, pour aller vivre en pension. Pendant quatre ans. «J'étais caché dans un petit village pour que mon père ne me retrouve pas», se rappelle-t-il. Malgré le temps passé, les souvenirs sont encore vivaces dans sa mémoire. «J'ai vécu une enfance très difficile. Mon géniteur n'était pas un homme digne d'être un père. Il était envers ma mère d'une violence inouïe et d'une incapacité à pouvoir élever ses enfants. D'une trahison innommable. En un mot, il n'a pas su être un père, ni un mari exemplaire», confie-t-il.

Cet homme, sa mère, Cornélia l'a rencontré quelques temps après la mort de son premier mari. Un premier mariage où elle avait déjà eu six enfants. C'est au cours de son second mariage qu'elle fera deux autres gosses dont Claudy lui-même. Ces deux rejetons seront pour cette femme la seule consolation dans un foyer où elle est l'objet de violence régulièrement. «Ma mère a été une femme souvent battue. Avec une violence inouïe. Jusqu'au jour où, un matin elle a dit et ça, je n'oublierai jamais, elle a dit : «c'est fini !» Depuis ce jour, elle ne s'est plus laissée faire», révèle Claudy.

La mort de cette femme, sa mère, en 2001, reste surtout pour lui, à la fois une perte énorme et le symbole d'un sacrifice d'une mère aimante qui aura donné tout ce qu'elle pouvait.

«Son sacrifice, nous oblige, nous, ses enfants, à nous battre dans la vie et à savoir élever nos enfants. Ça, c'est une histoire très douloureuse. Je n'en dis pas plus, mais ça a été des moments très difficiles pour moi», poursuit-il.

C'est pour rendre hommage à cette femme que Magic System lui a dédié l'album Poisson d'avril. Ce qui représente pour Claudy une vraie preuve d'amitié et de fraternité. Quant à son père, il est aujourd'hui malade, en phase terminale de la maladie d'Alzheimer. «Et, ironie du sort, c'est moi qui paie ses frais d'hospitalisation tous les mois à Paris», fait-il savoir.

Quelque part, cette enfance aura permis à Claudy Siar de se fortifier et de se construire dans sa vie et dans sa profession. Une vie professionnelle qui rime surtout avec radio.

Tout a commencé en janvier 1984.

Un jour, Claudy fait son baptême du feu sur Europe 1. Ce jour-là, partagé entre ses lubies (sa passion pour les voitures) et ses ambitions (la radio) il lui fallait trouver une idée pour ne pas passer à côté de la plaque. «Je me suis dit, je vais faire une émission où je vais parler de musique afro-américaine et de voitures. L'émission a tellement été nulle que je me suis dit qu'il me fallait apprendre très vite mon métier si je voulais aller beaucoup plus loin», se souvient-il en riant. «Mais cette première émission, c'était quelque chose, hein ! Passer la musique afro-américaine et parler de voitures, ça n'avait rien à voir »…

Tout de suite après, Claudy Siar se dit qu'il a intérêt à revoir sa copie. «Je me suis dit : mec, si tu veux vraiment faire ce métier-là, il va falloir que tu revois ton business». Mais ça, c'était le Claudy dans ses débuts. Aujourd'hui, elle est bien loin, cette époque. Car après une mise à niveau auprès de personnes chevronnées comme Alain Maneval et le comédien Jean-Claude Brialy, puis Jean-Louis Foulquier sur France Inter (dans l'émission télé, Pollen) Claudy Siar s'est forgé une âme d'animateur aguerri. Depuis, sa voix traverse les continents grâce aux ondes et c'est toujours un réel plaisir pour les fidèles auditeurs de Couleur tropicale.

En dehors de la radio, Claudy Siar n'est pas très mondain. Et ses amis se comptent sur le bout des doigts. «Je ne suis pas quelqu'un qui sort. J'ai quelques amitiés, mais je reconnais que je suis quelqu'un d'un peu renfermé. Je travaille beaucoup». D'où le côté un peu égoïste de l'animateur, qui le reconnaît lui-même : «C'est vrai. C'est peut-être parce que je travaille trop. C'est mon gros défaut. On me le reproche souvent. Et c'est pour cela que je préfère vivre seul. Ça évite de faire souffrir les filles »… Seul ou pas, n'empêche que ce dandy a déjà eu quelques aventures amoureuses. Chacune avec son histoire. Keyla et Nidiaye, respectivement âgées de 14 et 10 ans (de mères différentes) sont aujourd'hui les deux enfants qui font la fierté de l'animateur. «Elles sont superbes», se réjouit Claudy. Les prénoms de ces filles cachent chacun une histoire. Keyla est le nom d'un village de la Guinée, et un haut lieu de la mémoire mandingue qui signifie en malinké, «Ici est l'héritage». Nidiaye, quant à elle, est une référence au Sénégal et rappelle le côté wolof. C'est tout Claudy. Toi-même tu sais ! François Yéo de TopVisage /Côte D'Ivoire

 


10/01/2008
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