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Dur dure d'être candidates

Boulgou

 

Dur dure d'être candidates

 

Elles ne sont pas nombreuses à avoir eu l'onction de leur parti pour la candidature à la députation. Celles qui ont été heureuses élues ne sont pas moins nanties dans l'arène de la campagne. Au Boulgou les femmes candidates que nous avons pu rencontrer connaissent des fortunes diverses quant à la conduite de leur campagne.

 

 

L'ambiance électorale semble n'est pas variée d'une province à une autre. Que ce soit dans l'engouement des populations à la chose politique du moment, que ce soit l'effervescence, dans les artères des villes, la température reste en deçà de la normale. Et la capitale du Boulgou Tenkodogo que nous avons sillonné durant 72 heures du 27 au 30 avril 2007 ne nous a pas démontré le contraire. « Vous savez les gens en ont assez des hommes politiques. On ne les voit que lorsqu'il y a élection. Nous aussi nous voulons être considérer car après tout, c'est a cause de nos voix qu'ils sont ce qu'ils sont » a lancé M Adama SORGHO gérant de Kiosque. Ce qui n'arrangent pas les acteurs politiques, obligés d'user d'autres arguments notamment des liens de parentés etc pour convaincre et attirer la sympathie. Mais si la campagne est difficile pour les acteurs masculins de la politique, elle l'est deux fois plus pour la gente féminine sur le terrain.

 

Les candidates dans la campagne.

 

Être femme n'est déjà pas chose aisée dans nos contrée. Être femme engagée dans la politique l'est encore moins. Celles qui s'y aventurent font des sacrifices énormes pour sortir la tête hors de l'eau dans  cet univers considéré comme la chasse gardée des hommes. Ce qui  n'est pas toujours facile. Au Boulgou, elles sont au nombre de trois et sont  issues de l'opposition et de la mouvance présidentielle. Il s'agit de Mme Aminata KERE tête de liste  de l'UPS, de Mme LANKOUANDE 3ème tête de liste de la CFD/B de Palguim SAMBARE, et de Mme Talato TANKOUANO tête de liste  de l'UNIR/MR. Pour les deux premières que nous avons pu rencontrer sur le terrain, la campagne connaît diverses fortunes, mais elle est prometteuse. Leur statut de femme est un argument qu'elles utilisent pour battre campagne auprès de leurs consoeurs contre le CDP qui n'a présenté aucune femme. Les candidates à la députation, déjà brimé par leur nombre sur les listes électorales ont des difficultés sur le terrain de la campagne. Ce n'est pas la candidate l'UPS   qui nous dira le contraire : « vous le constatez vous-même, à t'elle lancée a notre endroit. Mon siège, c'est la domicile familiale, mon bureau, c'est le salon  de ma maman »  c'est tout dire. C'est elle qui conduit sa campagne avec une équipe de jeunes acquis à sa cause, mais surtout à la cause du parti qu'elle représente. Le manque de moyen est criard chez la candidate de l'UPS, mais cela n'entame en rien sa ferme volonté de lutter pour que triomphe le sankarisme dans son Boulgou natal. « Nous la soutenons par ce  qu'elle est notre fille. Sa réussite sera la nôtre, sa défaite également » nous dit un de ses oncles. Par ce qu'au Boulgou, Mme KERE est chez elle, et  compte sur leur soutien pour assurer sa victoire. Mme LANKOUANDE quant a elle, même si elle bénéficie de l'arsenal de son part la CFD/B trouve le moyen de se libérer de ce carcan pour aller battre campagne auprès de ses consoeurs. Et à ce titre tous les moyens sont bons, mêmes les lieus de prières. « J'ai accompagné une amie à une prière et après la prière, j'en ai profité pour discuter politique avec les femmes et faire passer le message de mon parti » nous a-t-elle dit.     Comme la majeure partie des partis politiques et des leurs candidats, la stratégie adoptée pour la  présente campagne est celle de la proximité faite de réunion de corporation, d'assemblée générale, etc. Les candidates de l'UPS de l'UNIR/MS, et  de la CFD/B se battent au même titre que les hommes sur le terrain. Pour les partis qui ont présenté des femmes, c'est un argument de poids pour toucher la gent féminine. Pour M Narcisse LANKOUANDE de la CFD/B « exclure la femme de la politique, c'est penser que l'homme seul  peut développer  notre pays, ce qui est une vision erroné et rétrograde »

Avec 70% de retrait des cartes d'électeurs  selon M Jean BALIMA président de la CEPI, le Boulgou s'apprête a donné quatre mandats à ses enfants. Pensera t- il à ses filles ? Rien n'est moins sûr.

Frédéric ILBOUDO

  



02/05/2007
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