Ce qu’ils pensent du forum
Ce qu'ils pensent du forum
El hadj Salif KAFANDO, Communauté musulmane du Burkina Faso
En tant que représentant de
Mohamet OUEDRAOGO, coordonnateur du projet talibé à
-Nous avons suivi l'ensemble des communications qui sont d'un niveau élevé et très intéressant, mais, il y a des éléments sur lesquels nous nous attendions à des approfondissements. Le phénomène des enfants talibés est un phénomène très sérieux et l'ampleur qu'il est en train d'embrasser est plus qu'inquiétant. Il a été question dans une des recommandations de faire un état des lieux des écoles coraniques. Le FDC/BF en a déjà fait, aujourd'hui nous avons des propositions et je me dis que ce sont des choses qui existent déjà, pour le Burkina Faso, il y a déjà des avancées ; il suffit peut-être que tous ceux qui s'intéressent à la question se retrouvent pour qu'on approfondisse le débat. Au niveau du Mali on a constaté qu'il y a des ONG qui s'intéressent au sujet, il y a l'Association des maîtres coraniques également. Au Burkina Faso cela n'existe pas et on doit y veiller à cela et notre structure est déjà sur le terrain et si d'autres partenaires s'ajoutent, ça peut être intéressant.
El hadj Assim SOW, Kalif de
-Nous sommes venus à ce forum pour défendre nos points de vues. Les choses se sont biens déroulées, mais je dois reconnaître qu'il n'y avait pas assez de représentants de la communauté musulmane. Ce forum, je l'ai suivi et participé avec réserve, parce que la grande majorité des participants sont des acteurs extérieurs, des gens qui ne sont pas du milieux des écoles coraniques. Ils ont donc des jugements et des regards de personnes extérieures à la chose. C'est pour cela que nous souhaitons qu'il y ait une rencontre rien que pour les acteurs directs des écoles coraniques et entre des leaders religieux. C'est vrai beaucoup a été déjà fait et le forum a pris des recommandations que nous jugeons partiales.
Youssouf SANGARE, secrétaire général du ministère de
Je pense que le forum a atteint ses objectifs, parce que au moment où l'on se réunissait, le but était d'avoir des échanges d'expériences, sur la traite des enfants et particulièrement celle pratiquée sur les enfants talibés, et surtout faire des recommandations qui puissent permettre à nos pays de mieux contrer le phénomène. Au sortir du forum, et à la lecture des recommandations, je dois dire que nous disposons d'un bon arsenal de lutte pour faire face au phénomène et je suis très satisfait.
Fatimata SANKARE, présidente du Parlement des enfants du Mali
-On est satisfait du forum, même si c'est pas à 100% ; mais il est toujours bon de s'asseoir et discuter des phénomènes de la traite des enfants. Au sortir de ce forum, je me dis que si les recommandations sont acceptées et discutées, cela peut apporter des changements de comportement chez les maîtres coraniques pour un meilleur devenir des enfants talibés. Mais comme j'ai l'habitude de le dire, rien ne sert de tenir des forums, des ateliers, etc. Nous ne souhaitons donc pas que les solutions que nous avons élaborées à Ségou restent dans des tiroirs. Il faut donc que chaque pays puisse mettre en œuvre ces solutions, parce que dans ce domaine des droits de l'enfant, rien n'est trop pour ceux qui souffrent. Le Burkina Faso est un pays que j'apprécie beaucoup. J'ai été deux fois là-bas.
La première fois, j'ai eu le privilège de rendre visite au Moro Naaba qui m'a donné un mouton et je profite lui dire encore merci. A l'endroit des enfants du Burkina, je leur dis d'y croire, de ne pas se laisser influencer par les adultes surtout les enfants talibés. Le parlement des enfants est là, ils n'ont qu'à porter leurs doléances et je suis sûre qu'ils trouveront des oreilles attentives.
El hadj Issa TRAORE, Conseiller juridique du ministre Chargé de l'Enfance de
-Nos pays sont confrontés aux phénomènes de la traite des enfants surtout les talibés et ce forum est le bienvenu. Un phénomène qui est intolérable et inacceptable. Les enfants talibés dans nos Etats commencent à devenir un véritable problème. La pratique de la mendicité a atteint une telle proportion que si nos pays ne prennent pas des dispositions maintenant là, nous irons vers une mendicité professionnelle des enfants. Je suis donc optimiste quant aux conclusions auxquelles nous sommes parvenus et je suis convaincu que nous viendrons à bout de ce problème de la mendicité des enfants talibés. Pour soigner un mal, il faut diagnostiquer la cause. Les causes ayant été trouvées il ne reste qu'à appliquer le remède qui n'est autre que l'ensemble des recommandations que nous avons prises.
Mme Nathalie OUEDRAOGO/Directrice du Fonds de lutte contre la traite des enfants/Fonds enfants
-Fonds enfants est un projet qui a été mis en place en 2005, pour une période de 2 ans. Le fonds appuie toutes les initiatives qui permettent de lutter contre le trafic et les pires formes de travail des enfants dans les deux régions que sont l'Est et le Sud-ouest. Nous accueillons avec satisfaction la tenue de ce forum. Toutes les communications et tous les débats, nous croyons, nous ont permis de toucher du doigt le problème réel de la problématique de la migration des enfants talibés. Le forum nous a permis d'harmoniser nos connaissances par rapport à cette question et pour nous c'est une initiative à encourager. Nous en tant que partenaires techniques et financiers, nous sommes prêts à accompagner les autorités étatiques dans la mise en œuvres des recommandations du forum.
Mme Haridiata CONGO, S.P.PAN
-Nous apprécions positivement la tenue de ce forum qui nous a permis de réfléchire sur les droits des enfants, surtout sur ce que vivent les enfants talibés. Aujourd'hui nous savons tous que les talibés sont des enfants qui sont en situation difficile. Je pense que les recommandations qui ont été adoptées, si elles sont appliquées, cela pourra un tant soit peu réduire le phénomène de migration des enfants talibés. Le forum a recommandé la formalisation des écoles coraniques avec des programmes et des curriculas cela permettra pourquoi pas d'introduire l'alphabétisation, l'apprentissage de métier, etc. Cela permettra à l'enfant de pouvoir s'insérer dans la société plus tard.
Frédéric ILBOUDO
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