Enseignant, Rasta Man et fier de l’être
August Océan artiste musicien reggaeman
Enseignant, Rasta Man et fier de l'être
A l'Etat civil, il se nomme Augustin Passamdé Sawadogo. Son nom d'artiste Océan fait référence à Zabulon un des tributs de Jacob Israël. La musique pour lui, tout comme sa profession d'enseignant est une mission. Une pédagogie qu'il utilise au service des enfants et des populations. Après son premier obus qui se comporte bien sur le marché du disque, August Océan est encore en studio pour servir les mélomanes d'ici la fin de l'année ce qu'il appelle « l'inter disque ». Nous l'avons rencontré il nous parle de sa vie d'enseignant, et d'artiste. Lisez plutôt !
Comment es tu venu à la musique ?
A O : je suis venu à la musique de façon naturelle. Déjà très jeune je m'intéressait à l musique, mais j'étais d'abord une très bon danseur, de sorte que certains de mes tontons venaient demander la permission à mes parents pour m'amener dans les bar dancing tout juste pour avoir le plaisir de me voir danser. Ça c'est depuis la tendre enfance au village à Songnaaba dans la province du Passoré. Comme tous les jeunes de ma génération, je suis venu après le CEPE à Ouaga pour continuer mes études secondaires. La fibre de la musique était encrée en moi de tel sorte que certains de mes cours notamment l'histoire et la géographie, j'essayais de voir comment ils pouvaient me servir comme thèmes de chansons. C'est ainsi que j'ai eu la chance de rencontrer un Gambien qui m'a appris à jouer de la guitare. Bien que je n'aie passé beaucoup de temps avec lui puisse que par la suite il est parti en Belgique et je n'ai plus eu de ses nouvelles. Néanmoins, j'ai continué dans mes compositions. Les réalités de la vie étaient telles que je ne pouvais pas me consacrer de façon entièrement à la musique quitte à ressusciter ma vocation musicale par la suite. C'est ainsi que je me suis résolu à me trouver un emploi qui pourrait m'aider en même temps à pouvoir développer ma vocation. J'ai pensé que l'enseignement était une très grande passerelle en ce qu'il éduque tout comme la musique j'ai passé donc le concours et je suis devenu par la grâce de Dieu enseignant. C'est d'ailleurs avec mon salaire d'instituteur que j'ai payé ma première guitare et me lancer à proprement dit dans la musique.
Comment tu arrives a allié enseignement et musique ?
Il faut dire que j'arrive à allier musique et enseignement parce que pour moi les deux, malgré leur différence, ont un objectif commun qui est d'éduquer. Je puis vous dire que l'enseignement apporte beaucoup dans ma musique. La pédagogie est une science qui, une fois que tu la connais tu peux l'utiliser dans tous les domaines étant donné qu'elle intègre des bases psychologiques. Quant j'écris mes chansons, sans me rendre compte, je fais des œuvres pédagogiques c'est pourquoi je dis que la musique est un prolongement de l'enseignement que je donnais en classe. Avec la musique, au lieu du cadre de la classe avec un certains nombre d'enfants, j'ai la possibilité de m'adresser, grâce à la musique au monde, à l'humanité toute entière. Toujours avec des objectif pédagogique et éducationnels précis.
Entant qu'enseignant et musicien, comment tu es perçu dans le milieu ?
C'est vrai qu'avec mes cheveux rasta, dans le milieu enseignant ce n'est pas toujours évident. Au départ ce n'était pas du tout facile. Mais je vais dire une chose, de plus en plus les gens comprennent. Ils dépassent les apparences et les clichés pour voir les réalités sur le terrain. J'ai poussé mes dreuds locks étant déjà enseignant et j'avoue que quant j'arrivais dans certaines administrations, on me regardait de travers. J'ai pu, à certains endroits où l'on a cherché à comprendre ce qu'est le rasta décortiqué la philosophie rasta et c'est ainsi que beaucoup ont dépassé les clichés et sont aujourd'hui mes fans et des défenseurs du rasta. Avant même que le grand public burkinabè ne me connaisse à travers la télé, j'étais un peu la star dans le milieu enseignant parce que j'animais les conférences pédagogiques et cela n'a jamais déranger personne. Je vais même peut être vous étonnez, quant j'étais toujours à l'école, puisque maintenant je suis à l'inspection, il y a deux ans de cela, pour des encadrement à domicile, c'est moi, rasta avec mes dreuds locks qui cédais mes cours de domiciles à des collègues non rasta. Parce que la plus part des parents qui venaient à l'école, je ne sais pas pourquoi, mais c'est vers moi qu'il viennent solliciter que j'administre les cours à leur enfant. Entre temps je me suis retrouvé déborder surtout avec les répétition que je fais, ce n'était pas facile, je dois dire que je suis un rasta accepté.
Pourquoi avoir choisi le reggae comme genre de musique ?
Tout le monde sait que de tous les genres musicaux, le reggae est celui là qui permet l'engagement, je dirai même qui impose l'engagement. C'est vrai que l'on chante l'amour à travers le reggae, mais généralement, on s'engage sur le plan politico social, parce que nous on ne peut pas dire qu'on ne fait pas de la politique. Tout citoyen dans un pays fait la politique et même celui qui subit la politique fait de la politique tout de même. Et le reggae permet de dire ce qui ne va pas et il y a des gens qui ont sacrifié leur vie pour que nous puissions utiliser ce canal là de façon facile aujourd'hui pour faire passer le message. Je me demande même si ce n'est pas le reggae qui m'a choisi ? Je vais vous racontez l'anecdote de ma rencontre avec le reggae. J'étais encore jeune écolier en classa de CE2 un de mes grand frère qui était en Côte d'Ivoire est revenu avec dans ses bagages l'album « Bad K » de BOB Marley qu'il jouait chaque jour. La musique m'accroché et j'essayais de chanter sans savoir si les mots sont justes, sans savoir ce que ça veut dire. A tel point que, quant le grand frère voulait repartir, je me suis demandé comment je pourrais avoir cette cassette. Je n'osais pas lui demander parce que je connaissais déjà la réponse. J'ai eu donc l'idée de prendre la cassette de Bob, de l'opérée, enlevé la bande, et la remplacée par la bande de la cassette de Aicha KONE pour pouvoir garder la bande de BOB. Alors quant il était près pour partir je lui ai demandé la cassette de Aïcha KONE tout en sachant quelle bande elle contenait et il me là donné. C'est pour vous dire que c'est de façon naturelle que je suis venu dans le reggae et je me sens bien.
Parle nous de ton album et dit nous comment il se comporte sur le marché du disque ?
J'ai fais un album de huit titres baptisé « kala yè ». Le titre qui m'a le plus fait connaître c'est le titre « Pa wéogo » ou je dénonce les injustices et la xénophobie subit par nos compatriotes en Côte d'Ivoire. C'est une chanson qui a été composé dans l'ère du temps et la musique aussi était bien rythmée et les gens ont apprécié. L'album se comporte bien sur le marché mais je ne peux pas dire que côté finance ça roule. Parce que c'est difficile quant tu fait le reggae au Burkina. Si tu n'est pas vraiment déterminé, il y a de quoi faire dans de l'a peu près juste pour se faire un peu de gombo. Mais moi je crois en cette musique j'ai fois en cette musique, c'est vrai c'est de l'auto production, je n'ai même pas rentabilisé mes investissement, mais le combat continu et je joue souvent dans de petits maquis et grâce à des amis on est entrain de préparer une tournée au niveau national à la fin de l'année. Toujours est il que je ne regrette pas de faire du reggae parce que malgré tout ce qui est dit autour de reggae, si on fait le tour de la ville, on se rendra compte de que le reggae est non seulement joué partout et en toute circonstance et également qu'il est apprécié des populations et le reggae s'impose partout. Je peux même dire que parmi les musiciens burkinabè les mieux connus sont reggaemans.
Quel genre de rapport tu entretien avec les autres musiciens burkinabè ?
Il faut dire qu'à travers l'association des jeunes artistes qui était dirigée en son temps par le frère Dick Marcus, mon intégration a été facile dans le milieu. Mais avec la léthargie de cette association, je peux même dire qu'elle est morte sans me tromper, ce qui fait que chacun évolue de son côté et c'et dommage. Ça fait qu'aujourd'hui si on apprend qu'un frère à un spectacle, on s'attrape pour voir comment on peut lui donner un coup de main et je dois dire que cela disperse même nos énergies. Si les reggaemans burkinabè étaient unis, il y a beaucoup de chose qu'on peut faire parce qu'on a de la ressource aujourd'hui. Il y a des reggaemans burkinabè qui parcours l'Europe et le monde et c'est sur que ce sont des gens qui peuvent nous faire profiter de leur expérience et de leur relation. Je n'ai pas de problème particulier avec quelqu'un.
Quels sont les projets de August Océan ?
Dans mon plan de carrière, je me suis donné comme objectif de faire un album tout les deux ans. Mais cela ne va pas m'empêcher de faire ce que j'appelle « l'inter disque ». « L'inter disque » est une création propre à moi, qui consiste à mettre sur le marché un produit de 4 titres, 6 titres entre les deux albums pour pouvoir toujours garder la dynamique du marché parce que deux ans c'est pas peu, on peut se faire oublier facilement. Dans les disques, ça sera mon identité resta reggae qui sera de mise, mais dans les « inter disque », je me permettrai de faire tout genre que je ressens. L'objectif étant de donner à chacun ce qu'il veut à travers ce que je fais.
As-tu un projet « d'inter disque » ?
J'ai un projet « d'inter disque » et je crois que d'ici la fin de l'année il y a quelque chose qui va tomber dans les bacs. Il aura quatre titre mais si d'ici là l'inspiration répond on pourra aller jusqu'à six titres pourquoi pas. Je suis au stade de maquette et je compte finaliser avec le studio
En tant qu'artiste comment tu vois et vie la musique burkinabè ?
La musique burkinabè promet. Je crois qu'il y a des lueurs d'espoir parce que comparativement au même milieu d'il y a dix ans, on sent que les choses bougent et Dieu merci les artistes en tous cas jouent pleinement leur partition, mais là ou c'est déplorable c'est du côté des structures de distribution. Nous ne sommes pas encore dans un milieu ou tout est professionnaliser et ou il suffit à l'artiste de s'inspirer et de faire de bonnes œuvres. Nous sommes toujours au stade ou l'artiste compose, paie son enregistrement, bref il est sur toute la chaine de production de son album. Franchement, ailleurs, ils ne sont pas mieux que nous. J'ai la conviction que ceux qui sont en vogue et qui viennent les marchés ici, je suis sur que si on nous met dans les mêmes conditions, on va les laisser sur le carreau. Ce côté n'est pas encore bien structuré sinon nous artistes nous faisons de notre mieux pour que ça bouge, mais il faut que le reste suive.
On a souvent reproché aux artistes burkinabè leur nom d'artiste qui souvent ne traduit rien. August Océan A quoi ça rime ?
Votre question va me permettre une mise au point parce qu'il y a des gens qui pense que Océan Production est une propriété à moi. Entre nous, c'est au réalisateur qui a fait mon clip. Mon premier contact avec ce monsieur c'était lors du projet du clip, et à la fin il est allé ouvrir sa boîte qu'il a baptisé Océan Production ce qui crée une confusion et les gens pense que je suis derrière ça. Moi je ne suis pas contre ça et dans tous les cas le nom Océan ce n'est pas ma propriété mais moi je suis August parce que je veux garder mon nom de baptême que mes parents m'ont donné. Mais moi-même dans mon évolution et dans ma vie, j'ai choisi le nom Océan. Pourquoi Océan ? Je dirai que beaucoup de raisons ont prévalu à ce choix. Je constaté que bon nombre de religions soit disant révélé parce que de toutes ces religions, aucune n', aucune n'a été apportée à l'africain disons de façon altruiste. Il y a toujours eu des objectifs de dominations d'exploitation qui se sont cachés derrière ces religions. L'islam a été apporté aux africains, mais derrière l'islam il y a des objectifs économiques parce que l'arabe voulait faire son commerce. Le christianisme, ça c'est encore pire parce que ça c'est l'anéantissement même de l'âme africaine. J'ai fais une lecture africaine, une lecture rastafarienne de la bible et j'ai découverts des choses dans la bible qui me libère et qui renforce ma conviction que la religion propre à l'africain, c'est pas le nom qui importe qu'on dit rastafarisme quoi, l'important c'est que l'africain est plus proche des écrits bibliques, de l'histoire biblique, l'africain est plus concerné de tous ce qui est dans la bible que l'occidental. Dans ces lectures j'ai découverts les 12 tributs d'Israël. Quant je parle d'Israël, c'est à ne pas confondre avec l'Etat sioniste issue de
Frédéric ILBOUDO
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