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TIC et Décentralisation Les Maires s'engagent

Tic et décentralisation

 

 

Le Burkina Faso a entamé son processus de communalisation  intégrale. Malgré les difficultés économiques des nouvelles communes les premiers acteurs travaillent à ne pas être en marge des TIC. Du téléphone  mobile en passant par les centres multimédias, sans oublier l'utilisation des appareils photos numériques et autres clés USB, les populations rurales leurs Maires en tête  ne veulent plus être en reste.

 

 

Téléconférence entre quatre maires de communes du Burkina. Celui  de Ouaga, de Fada, de Dori, et de Bobo. Ordre du jour,  parler des difficultés qu'ils rencontrent dans la gestion de leur ville, donner la parole aux administrés pour avoir leur avis et attendes.  Discuter des  différents projets en cours d'exécution dans leurs communes respectives. Ce sketch monté avec support vidéo et téléphonique, par les Bourgeons du Burkina est  certes est une fiction pour l'heure, mais c'est ce  à quoi veut atteindre désormais le gouvernement burkinabé surtout à l'ère de la communalisation intégrale du pays. C'est vrai, des 349communes urbaines et rurales 85% d'entre elles ont des préoccupations plus urgentes et vitales que les TIC diront certains. L'accès à l'eau potable, aux soins de santé primaires, à l'éducation sont autant de soucis pour les nouveaux bourgmestres de nos nouvelles communes, que leurs parler de TIC sembleraient de la masturbation. Et pourtant. En choisissant de faire de la décentralisation un instrument essentiel pouvant contribuer à la participation effective des populations à l'exercice du pouvoir et à la gestion des affaires locales, le gouvernement a choisi de faire une pierre deux coup. Et pour cause il ne peut y avoir de développement véritable à l'ère des TIC sans une conjugaison de tous les processus. En interpellant dore et déjà  l'ensemble des acteurs du développement sur la nécessité de promouvoir la généralisation de l'utilisation  des TIC au sein des collectivités locales, l'objectif est de favoriser la promotion de la bonne gouvernance locale. Pour le maire  Simon COMPAORE président de l'Association des Municipalités du Burkina Faso (AMBF)  c'est « Créer les conditions de la bonne gouvernance de nos collectivités territoriales à cette étape initiale de notre processus de décentralisation constitue sans aucun doute à la fois un défi et un enjeu de taille » En effet cela relève du défi, pour les raisons que nous avons évoqué plus haut, a savoir que les préoccupations sont nombreuses. Tout est à construire. Il est un enjeu car il s'agit d'anticiper afin d'éviter que les collectivités territoriales ne pataugent dans la mal gouvernance.  Et Simon COMPAORE d'ajouté : « l'AMBF pour sa part s'est intéressée à l'appropriation de ces nouveaux moyens technologiques dès 1998.Un processus d'informatisation a été initié par notre association sur la base d'une plate forme

le président de l'AMBF, Simon Compaoré

 

commune de logiciels, afin d'asseoir la décentralisation sur une gestion rigoureuse et efficiente… »  Les communes sont aidées également par les acteurs de la société civile. En effet plusieurs associations et ONG intervenant en milieu rural tentent autant que faire ce peu d'intéresser les ruraux aux TIC. Sont de ceux là  Sahel Solidarité intervenant dans l'assainissement, l'eau potable, etc. « Aujourd'hui nous sommes fiers de savoir que des paysans qui étaient doublement analphabètes et qui utilisaient des figurines pour les séances de sensibilisations sur l'hygiène et la propreté sont capable de le faire sur support vidéo projecteur sans l'appui d'un professionnel. » a laissé entendre un responsable du projet. Dans certaines communes certains bourgmestres ont fait l'effort de mettre des centres multimédias. « Il y a des villageois qui quittes des quinzaines voire des  trentaine de kilomètres pour venir voir leur courriels. C'est vrai la plus part d'entre eux ne savent ni lire ni écrire encore moins utiliser l'outil informatique je les aident a tout faire. C'est déjà un premier pas que d'avoir une adresse e-mail pour recevoir et envoyer des nouvelles à leurs enfants qui étudient dans la capitale ou à l'étranger et croyez moi ils s'y intéressent et de temps en temps ils s'essayent » soutien M BAGUIYAN, gestionnaire du centre multimédia à Tenkodogo.

 

Naissance d'une nouvelle  de producteurs

 

L'outil informatique lui n'est pas encore encré dans le quotidien des paysans et producteurs des communes rurales. Mais, le téléphone portable lui, est devenu quasi indispensable. Avec l'effort que font les opérateurs pour couvrir une grande partir du territoire il y a aujourd'hui un vaste marché de communication qui est né.  A POI bourgade située à une centaine de kilomètre de Ouagadougou, une famille sur deux possède un téléphone portable.  « Malgré le fait qu'à certains moment il nous faut aller au sommet de la colline pour recevoir nos appels par manque du réseau, je puis vous dire que nous sommes heureux de posséder  un téléphone. D'abord ce n'est plus un outil que pour citadins, et mieux nous ne nous faisons plus arnaquer comme cela était de par le passé par certains commerçants qui venaient surenchérir les prix des intrants agricoles. »  A dit Jean Bouda jeune producteur de coton. Des assertions qui sont confirmées par le contrôleur GPC (groupement  des producteurs de Coton) de Sapouy  Koulga B NAMA «  maintenant il est difficile de gruger les producteurs. Dès qu'un groupement à une information, il la passe à aux autres. C'est ainsi que la majeure partie des GPC est informé en temps réel sur l'évolution des prix du coton, des intrants, Mieux, de plus en plus avec l'arrivée d'Internet dans certaines localités nombreux sont les paysans qui ne se décarcassent plus dans les déplacements. Ils choisissent parmi eux celui qui se débrouille mieux en français pour chercher et envoyer les informations à leurs partenaires via le net. »  Lentement mais sûrement, la décentralisation s'installe, les  TIC aussi. Certes le chemin est encore long, mais  Il appartient aux décideurs et aux  partenaires techniques et financiers d'accompagner les maires des communes dans leurs élans pour que cet engouement ne meure pas par le manque de moyens, ou  d'infrastructures etc. C'est à ce prix que les TIC pourront participer de façon efficient à la lutte contre la pauvreté donc pour le développement.

Frédéric ILBOUDO

 

 



15/06/2007
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