Tendance Culture

Journalisme citoyen

Rien ne pourra contenir la vague déferlante

Le journaliste n'a plus le monopole l'information. De plus en plus, il est « concurrencer » par le citoyen qui ne se contente plus de consommer   l'information de façon passive. C'est le journalisme citoyen. Aider par les TIC cette nouvelle race de journaliste fait aujourd'hui un travail incontestable.  Quel contenu donné a cette nouvelle forme de journalisme ? Quels sont les enjeux et les conséquences pour les journalistes ? C'est entre autres sujets autour desquels l'institut PANOS a réuni journalistes enseignants, chercheurs,  bloggeurs, acteurs de la société civile etc. du 13 au 15 décembre 2007 à Dakar au Sénégal. 

Les TIC sont là. Le journalisme traditionnel est en train de perdre de sa superbe. De plus en plus, avec ce nouvel outil, il est question de journalisme par le peuple, et pour le peuple. Le journaliste n'est donc plus omniscient, il n'est plus le seul a avoir le monopole de disposer de  l'information et de la diffuser. Et pour cause, avec les TIC le citoyen peut  vulgariser l'information. C'est qui est appeler aujourd'hui du journalisme participatif ou journalisme en réseau.  Internet a révolutionné le métier. Tous les spécialistes s'accordent à dire que c'est un journalisme interactif. Un bon  modèle parce qu'il se prête à la coopération entre l'émetteur et le récepteur ce qui instaure  un dialogue. Aujourd'hui, celui qui reçoit l'information devient actif et l'information n'est plus laissée  dans les seules mains des professionnels. Mieux, le public peut se retrouver pour discuter des choses de la cité. En un mot comme en mille, Internet a été démocratisé.

Les enjeux de cette démocratisation

Comme d'habitude, le continent africain est en retard dans cette nouvelle révolution. Le fossé  numérique qui existe entre notre continent et le reste du monde est exorbitant. Moins de 1%  des africains ont accès à  internet. Ce qui du coup remet en cause l'assertion selon laquelle Internet est démocratisé. L'enjeu est de taille pour le continent africain qui doit travailler à se hisser à un niveau acceptable. D'où l'importance dans l'investissement en infrastructures  Pour Gaston Zongo  « l'Afrique doit suivre le mouvement du vent de la convergence … » pour être en phase avec l'évolution des choses. L'autre enjeu  ce sont les facilitées qu'offre aujourd'hui les TIC avec le Web2.0. Des facilités qui s'offrent aujourd'hui aux populations.  C'est notamment les (blogs  Youtube, flickr, Skip, Wiki…). De nouvelles technologies qui offrent aux médias d'ouvrir des débats interactifs touchant le maximum de personnes  avec à la clé une plus grande participation du citoyen au débat de la cité et cela de part  le monde. Pour le Pr. Abiodun Salawu Chef de département à l'université de Ajayi Crother au Nigéria,  « Avec le journalisme classique, on ouvre pas assez les colonnes aux lecteurs. Ce qui n'est pas le cas avec le journalisme citoyen qui interpelle les populations à réagir et a produire. Soit par le téléphone, soit par le net. Et l'exemple du journal « Punch » le journal le plus lu au Nigéria est éloquent. En deux ans d'expérience du journalisme citoyen il ressort qu'au départ il n'y avait pas de production mais aujourd'hui le journal est submergé. Et mieux, même le gouvernement a utilisé ce canal pour donner sa position sur certains sujets, d'où l'importance de se poser la question que sera demain le journalisme classique traditionnel ?  Quant on sait BBC à un manuel de formation en journalisme en ligne. Ce n'est pas pour rien qu'aujourd'hui certains soutiennent que le journalisme n'est pas une profession ». Des technologies qui doivent amener donc les journalistes dits « traditionnels » à faire face à de nouveaux concurrents que sont les « journalistes citoyens » qui sont entrain  d'envahir le web pour faire circuler une large gamme d'information. D'où le nécessaire remise en question au sein de la profession qui, même si elle n'est pas menacée par cette  nouvelle  donne, doit s'y adapter en revoyant surtout le contenu proposé aux consommateurs d'information.

Frédéric ILBOUDO