Quelques jours plus tard, Nanouche présente les signes d'une femme enceinte. Tous ses soignants et sa famille attendent en vain ses menstrues. La panique gagne le temple. Les deux pasteurs ne s'entendent plus. La division est exacerbée par une affaire d'argent. Le second du pasteur a profité seul de l'avance de 60 000 FCFA versée par la maman de la malade.

Le pasteur menace de révéler le secret. Mais la jeune malade a confié au second du pasteur que le grand maître est également passé sur elle. Les deux hommes accordent leur violent et décident de tenter un avortement clandestin.

Ils font boire des comprimés à la jeune fille qui se plaindra des douleurs au ventre les jours suivants. La maman de Nanouche est finalement mise au courant de l'histoire qui se tramait. Vendredi soir elle a fait irruption dans le temple. Sa fille n'y est pas. Les deux pasteurs ont décidé de l'amener au domicile du pasteur principal dans le 2ème arrondissement au quartier Avéa.

Accompagnée de plusieurs autres femmes, la maman de Nanouche débarque au domicile du pasteur. Un enfant de 4 ans affirme que Nanouche est dans la chambre du pasteur lui-même absent. Elle vient de recevoir une injection.

Toute la famille du malade se met en branle. La jeune malade est conduite à l'hôpital pour des examens qui confirment sa grossesse. Le pasteur principal se sauve. Son second est conduit à l'unité spéciale de la gendarmerie. Il soutient que la meilleure thérapie pour guérir une femme de la folie c'est lui faire l'amour. « C'était le meilleur traitement qui lui a sauvé la vie », a-t-il avoué, sans émoi, aux gendarmes.

En attendant l'arrestation du pasteur principal, son second est toujours en garde à vue. Nanouche a regagné son domicile avec une grossesse non désirée. Sa santé, moins grave qu'auparavant, reste encore très fragile.