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Vandalisme des Biens Publics/ Evitons de nous faire hara-kiri

Evitons de nous faire hara-kiri

La question n’est certainement pas saugrenue au regard des feux tricolores détruits à Bobo-Dioulasso les 20 et 21 et à Ouagadougou le 28 février 2008. Oui, peut-on tout casser et s’attendre à ce que la vie soit moins chère ? Comme le dirait l’autre, il faut vraiment boire l’eau par les narines pour croire à une telle éventualité. Les vandales de ces jours indignes du Faso verront-ils leurs conditions s’améliorer, parce qu’ils se seront bestialement défoulés sur ces feux et autres enseignes lumineuses appartenant, du reste, à des personnes privées plutôt qu’à l’Etat auquel ils pensent s’attaquer ? Non ! Bien au contraire, ils se mettent dans la situation de l’ignare qui scie la branche sur laquelle il est assis ou encore de la chauve-souris qui voulant arroser le ciel de sa pisse la reçoit en pleine poire car, d’une manière ou d’une autre, c’est encore eux, les contribuables, qui vont «contribuer» à la réparation de ces feux. Et quoi qu’on dise, c’est encore eux qui vont payer la facture des dommages causés aux prestataires de services du privé qui ont vu leurs biens saccagés. Quelle bêtise ! C’est lorsqu’ils subiront ou que leurs enfants ou petits frères se rendant à l’école feront les frais de l’absence de feux tricolores aux carrefours qu’ils n’auront que leurs yeux déjà asséchés par les tourments de cette vie chère pour pleurer les conséquences de leurs propres actes irréfléchis. Oui, ces dits puissants qu’ils pensent défier en cassant ces feux roulent dans des «caisses» et en cas d’accidents, ils s’en sortent en général sans dommages corporels. Oui, c’est bête mais c’est encore le vandale qui l’autre jour se tapait la poitrine d’avoir mis hors d’usage le maximum de feux et l’innocent citoyen pacifique sur sa vieille bécane qui n’arriveront pas toujours entier à leur lieu de travail. Et voilà cette vie qu’on a plutôt renchérie en disant lutter contre sa cherté ! C’est, in fine, comme aime à le dire l’autre, ces «coupe-jarrets» de commerçants véreux qui se frotteront les mains : des marchés de biens saccagés, ils en auront à la pelle et seigneurs du moment, ils seront !
Les Ouagalais semblent avoir la mémoire courte mais ils feraient bien d’aller prendre conseil auprès des jeunes frères et sœurs élèves du ZINDA, notamment, qui avaient mis en lambeaux leur mur d’enceinte et en miettes les feux de signalisation devant leur établissement. Plus d’un an de «galère» avec une insécurité croissante autour et dans le lycée avec en prime la joie aux délinquants de venir faire des « prélèvements» de cycles et cyclomoteurs chèrement acquis. Sont-ils fous les locataires de ces lieux de vouloir récidiver ? Allez jeter un coup d’œil là-bas et vous verrez que ce «jeudi noir» du 28 février 2008 n’y a laissé aucun impact. C’est ça, tirer leçon d’une bêtise.
Evitons donc de nous faire hara-kiri en détruisant les feux tricolores et autres biens. Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fera baisser la fièvre.

Ben Alex Béogo/ L'Opinion



14/03/2008
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