Arrêté
et déféré au parquet par la gendarmerie depuis le mai dernier, suite à
une plainte déposée par sa propre femme, qui se trouve être la maman de
la fille ayant subi ses assauts. Le prévenu a comparu à la barre de la
chambre des flagrants délits le 30 juin, afin de répondre des faits qui
lui sont reprochés. Le nommé Lamine Sonko, âgé d’une quarantaine
d’années, s’est farouchement défendu lors du débat contradictoire.
L’âge de la fille, Ndèye Fatou Sène, n’a pas été précisé, car la maman avait déclaré que sa naissance n’a pas été déclarée à l’état civil ; néanmoins, on a fourni un bulletin sur lequel la fille serait née en 1989. Mais cette version a été balayée d’un revers de main par le prévenu, qui soutient qu’il a épousé la maman de la fille en 1995, et qu’à cette époque la fille avait 13 ans.
Interrogée à la barre sur les
circonstances du viol, la demoiselle Sène dira que sa maman travaille,
que celle-ci quitte le domicile conjugal dès 6 heures du matin, et que
c’est là que le père adoptif, Lamine Sonko profite de la situation pour
entretenir des relations sexuelles avec elle, cela à plusieurs reprises
; « ça avait commencé durant les vacances en 2007, je ne pouvais pas le
dire à ma mère, car Lamine Sonko a toujours proféré des menaces à mon
encontre. Il me faisait boire des comprimés, parce qu’il avait senti le
début de ma grossesse. C’est ainsi que je suis tombée malade, et c’est
à l’hôpital que j’ai été obligée d’avouer les faits », a-t-elle
déclaré.
La maman de la fille, une certaine Astou Dabo, a chargé son
mari. Cette dame qui avait toutes les peines du monde à se tenir à la
barre, très atteinte par cette douleur morale, déclara que sa fille a
subi une éducation religieuse, qu’elle ne sort jamais de la maison à
part les jeudis, et qu’après l’école, Ndèye Fatou Sène est toujours à
la maison. « Quand j’ai eu l’information, j’ai convoqué une réunion des
membres de ma famille, avant cela, Lamine Sonko m’avait demandé de
trouver une solution à l’amiable, persistant néanmoins à nier les
faits. Alors, je lui ai dit que tu ne peux pas coucher avec moi, et
avec ma fille », confiera-t-elle. Pour les intérêts civils, la maman a
réclamé 1.000.000 francs.
Le prévenu lui-même s’est farouchement défendu, chargeant son épouse d’être une femme de fric. « Je ne pouvais avoir de rapport sexuel avec elle, sans un billet de 5.000 francs, elle sort et ne rentre que tard la nuit, vers une heure du matin, me laissant avec les enfants dans la chambre », soutient-il. Accusant aussi la fille de raconter n’importe quoi, et de fréquenter des garçons. Mais le président lui rappellera que devant le procureur, il avait reconnu les faits. Pour toute réponse, le prévenu se lancera dans des explications tirées par les cheveux.
Le procureur, dans son
réquisitoire, dira que le prévenu avait reconnu les faits à l’enquête
préliminaire, et avait signé le PV. Mettant en relief le délit
d’inceste. Après avoir retracé le déroulement des faits, le
représentant du ministère public dira que le viol sur mineure de moins
de 13 ans est un délit puni par le code de procédure pénale, « la peine
maximale est de 10 ans ferme, c’est le cas d’espèce, je requiers cette
peine contre le prévenu ». Le conseil de ce dernier, Me Ibrahima Diaw,
a vivement contesté le bulletin de naissance de la fille, précisant par
ailleurs que la fille n’a pas été déclarée à l’état civil, que le
bulletin actuel présenté au tribunal est supplétif, et falsifié.
L’avocat mettra ensuite l’accent sur l’environnement familial, « la maman et son mari, les enfants, tout le monde dort dans la même pièce ». Avant d’attirer l’attention du tribunal sur les activités de la maman... « Je demande au tribunal de disqualifier les faits, et de lui de faire application bienveillante de la loi », a-t-il plaidé.