L’industrie
de fabrication des préservatifs est devenue, ces dernières années, très
florissante dans le monde, à tel point que les fabricants usent de tous
les artifices pour rendre attrayants, amusants, insolites,
fantaisistes, ces petits objets qui sauvent bien des vies. Dans les
supermarchés, les pharmacies, les étalages de commerçants en ville ou
certaines boutiques spécialisées, on trouve désormais un peu de tout à
Abidjan, en matière de capotes.
Mais
disons-le, il y a de quoi perdre son latin et ses émotions à la vue de
ces protections sexuelles qui deviennent de plus en plus des gadgets.
«Indispensable de nos jours, le préservatif doit se faire pratique et
surtout…un peu vicieux sur les bords pour répondre aux attentes des
utilisateurs, dont les pratiques sexuelles sont de plus en plus
diversifiées», nous dit M. A. Kacou, pharmacien de son état. «C’est une
façon de le vulgariser pour inciter les plus réticents à l’adopter, à
l’utiliser.
Plus c’est ludique, mieux c’est ! Aujourd’hui, le préservatif permet
non seulement de se protéger, mais en plus, il contribue à agrémenter
le plaisir sexuel et c’est là que ça devient intéressant pour le
consommateur.»
Intéressant,
certes, mais pas toujours évident, tout de même, quand on sait la
pléthore de capotes trônant sur les comptoirs avec chacune son style,
son design, son action…
T.B, jeune étudiant, nous raconte une anecdote à ce sujet : «Un jour,
je n’avais plus de capotes sur moi, alors que ma chérie était venue me
rendre visite. Je me suis rendu dans une pharmacie urgemment et là-bas,
il n’y avait pas la marque que j’utilisais habituellement. Je ne
connaissais pas les autres non plus. Donc, j’ai passé un temps fou à
regarder les boîtes de «choco», à poser des questions aux auxiliaires
de pharmacie pour savoir ce qui me conviendrait. Bon, j’ai choisi un
truc coloré et parfumé, parce que ça m’amusait, en fait. Cependant,
quelques heures après le rapport sexuel et les jours qui ont suivi, ma
copine n’a pas supporté cette nouveauté. Elle s’est plainte de
démangeaisons. Une allergie, selon le gynécologue qui l’a consultée et
ça, ça n’était jamais arrivé avec la marque que j’utilisais
habituellement.»
Un autre cas qui attirera votre attention sur le phénomène : celui de
Ibrahim qui a reçu de son frère des boîtes de préservatifs, achetées
aux Etats-Unis. Fou de joie, Ibrahim faisait sa «prodada» devant ses
amis avec ses capotes à l’odeur des States. Et puis, il les a utilisées
un jour, avec sa petite amie.
«J’avais du mal à me décharger, à tirer mon plaisir et à éjaculer avec
la capote. J’ai dû me retirer pour changer, optant pour celles que
j’utilisais souvent. Quand ma copine est partie, j’ai appelé un ami qui
comprenait bien l’anglais et c’est lui qui a traduit ce qui était
marqué sur le paquet : préservatif retardant. C’était un préservatif
adapté aux personnes qui ont des problèmes d’éjaculation précoce.»
Ces
deux histoires devraient donc nous amener à nous montrer un peu plus
prudents dans les choix que nous faisons par rapport aux préservatifs.
Certes, ils ont tous un rôle de protection contre les infection
sexuellement transmissibles, les grossesses indésirées, mais ce qui ne
se dit pas couramment, c’est qu’ils ont parfois des orientations
diverses.
Selon un spécialiste que nous avons rencontré, «il y a, en fait,
différentes catégories de préservatifs. Ceux, dits classiques, que nous
connaissons tous, lubrifiés, avec réservoir. On les place comme il
faut, on fait l’amour et on se retire. Ceux-là sont les plus simples et
on court moins de risques avec. Maintenant, il y a ceux qui visent à
améliorer, le rapport sexuel. C’est le cas des condoms «super
lubrifiés» qui permettent un meilleur confort dans les mouvements de
va-et-vient, les «extra-fins» pour plus de sensations ou ceux, dits
“grandes tailles” pour les hommes pourvus de pénis généreux. Enfin, il
y a le lot de préservatifs fantaisistes : vibrants, sonores, colorés,
parfumés…
La liste n’est pas exhaustive…
En somme, on pourrait donc dire que «préservatif c’est pas
préservatif», car la taille, la texture, le parfum, l’incorporation de
gadget diffère selon le but visé. Apporter plus de fun à un rapport
sexuel en utilisant des condoms «fantaisistes», ce n’est pas mauvais.
Mais, le danger, c’est d’utiliser justement un préservatif sans savoir le rôle qu’il peut jouer de par sa composition.
Il convient donc, avant tout achat de demander des renseignements quand
on vous tend ou quand on vous propose un préservatif dans une
pharmacie. C’est la même attitude à adopter si vous ne comprenez pas
toujours bien les notices sur les boîtiers des préservatifs (retardant,
XL, vibrant, chauffant, sans latex…)
Dans les grandes surfaces, il vaut mieux acheter ce que vous connaissez
et ne pas vous hasarder à faire des choix quelconques, car personne ne
pourra vous renseigner.
Et si après avoir utilisé une capote, vous sentez des démangeaisons sur
le sexe, autant voir dans les plus brefs délais, un gynécologue.
Faire l’amour protégé, c’est bon,
il n’y a rien à dire ! Mais à trop rechercher la fantaisie, à trop se dire aussi que «capote, c’est capote»,
on se met dans les problèmes.
A bon entendeur…
Les différents visages du préservatif
On vous l’a dit, il existe plusieurs genres de préservatif.
Du plus sage au plus déluré, du plus fin au plus épais, du plus coloré au plus transparent…
Tous les goûts sont permis…
Le préservatif classique
: C’est celui que tout le monde a eu au moins une fois dans sa vie
entre les mains : transparent, il comporte un réservoir et est lubrifié
d’office.
Le préservatif XL ou XXL :
Il est adapté et recommandé aux hommes pourvus d’un membre généreux. Il
s’adapte aux tailles moyennes, mais ceux qui font plus de 25cm en
érection se sentent vraiment à l’aise avec. Il est aussi pourvu d’un
réservoir et est lubrifié comme toutes les autres capotes.
L’extra-fin : La matière a été travaillée de sorte à laisser passer les moindres sensations.
Pour les personnes qui se plaignent de ne rien «sentir» quand elles
font l’amour avec les capotes, ça peut être une solution dans la mesure
ou le latex est si fin qu’on a l’impression de n’avoir mis aucune
protection..
L’anti-allergique (ou sans latex) : Certaines personnes se plaignent souvent du fait d’avoir des démangeaisons suite à l’utilisation d’un préservatif.
Si votre médecin traitant a constaté une allergie au latex, le
préservatif «sans latex» vous sera recommandé. Il est composé d’une
matière appelée le polyuréthane, en général ou bien le latex de base
subit certaines transformations au point d’être débarrassé de toutes
les substances allergènes qu’il pouvait contenir.
Le coloré
: Pour le plaisir des yeux surtout, il se décline sous plusieurs
couleurs : rose, bleu, noir, fluorescent, gris, jaune…De quoi stimuler
les fantasmes.
Le retardant
: Complice de l’éjaculateur précoce, il est souvent composé d’une
substance (benzocaine) retardant l’éjaculation. On en trouve aussi avec
certaines formes spécifiques qui agissent sur la sensibilité du pénis.
Le bout du préservatif peut être par exemple plus épais que le reste.
Le vibrant : Il s’agit d’un préservatif (n’importe lequel) fourni avec un anneau vibrant (Voir photo ci-dessus).
Cet anneau fonctionne avec des piles. On place le préservatif d’abord
et ensuite on pose l’anneau comme une bague sur le pénis. Ensuite, on
appuie sur le bouton «on».
L’anneau vibrant permet de stimuler le clitoris et de faire vibrer
légèrement le pénis qui fait des va-et- vient dans le vagin.
Le sonore
: Un préservatif qui chante quand on fait l’amour ? C’est le pied ! Le
préservatif dispose d’un mini haut-parleur à son sommet et d’un
détecteur de mouvements. Le volume dépend de l’intensité du rapport, et
la tonalité de la vitesse.
Le gourmand
: Faire parfois une fellation sur un préservatif classique, ce n’est
pas toujours la joie. Alors les fabricants ont décidé de mettre un peu
de goût à la chose en donnant certaine saveur à la capote : fraise,
chocolat, vanille, menthe… De quoi vous donner l’envie de sucer à mort
votre partenaire. |