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Nayanka Bell/Pourquoi on ne l’entend plus

 
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Pourquoi on ne l’entend plus

Depuis quelques années, la chanteuse Nayanka Bell est confrontée à des problèmes fonciers à Agboville. Sa région d’origine. Bien que préoccupée par cette situation qui met un frein à son projet d’installation au village, Nayanka Bell reste toujours zen et garde malgré tout le sourire.

 

05/03/2008 (10h00) - L’une des grandes sorties internationales de Nayanka Bell qui a marqué les mélomanes, remonte au 19 février 2000 à Paris. C’était avec le chanteur congolais Koffi Olomidé. Et cela s’est passé sur la scène du palais omnisport de Bercy, devant près dix-sept mille spectateurs en délire. A travers une interprétation de Je t’aime, moi non plus de Serge Gainsbourg et Jane Birkin, Olomidé et Nayanka avaient érotisé cette salle, dite mythique. Sept ans plus tard, c’était à la cérémonie des Kundé d’or à Ouaga au Burkina que nous avons retrouvé une Nayanka toujours pétillante de charme. Mais rare sur les podiums et scènes des concerts. Pourquoi un repli de si longue durée ?
Selon la chanteuse, il ya un temps pour faire rêver le public et un autre pour préparer ses arrières. Et pour assurer ses vieux jours elle a commencé par acheter, en 1996, 118 hectares de forêt près de son village (Ofa) dans la région d’Agboville.
Heureuse et fière d’avoir réalisé l’un de ses rêves d’enfant, Nayanka part à Paris toute rassurée.
Chaque fois qu’elle a l’occasion de débarquer à Abidjan, elle fait un tour à Agboville pour s’enquérir de l’état de ses terres. Le scénario continue ainsi sans anicroche jusqu’en 2004.
Un jour, qu’elle était en prospection, elle est accueillie dans sa forêt par des individus armés de machette. Qui menacent de la découper si elle ne déguerpit pas des lieux.
Nayanka n’en revient pas. Mais remise de sa désagréable surprise, elle porte l’affaire devant les autorités militaires et juridiques de la ville.
Après plusieurs confrontations, les occupants refusent de quitter le terrain malgré tous les papiers de propriété qu’elle a fournis pour justifier son acte d’achat. 
«J’ai montré tous les papiers d’achat possibles légalement cosignés avec le vendeur et qui attestent que ces terres m’appartiennent désormais. Jamais je ne les céderai à qui que ce soit.»
Confie-t-elle avec fermeté.
Pour comprendre l’obsession de cette jeune femme pour la terre et ce penchant si fort pour la nature, il faut remonter à son enfance.
Née à Danané, à l’ouest de notre pays, Louise de Marillac «Nayanka Bell» a grandi à Agboville. Adolescence marquée par sa vie au campement et dans les plantations de son père.
Chaque week-end, son père, Paul Aka N’cho, gendarme à la brigade de la ville et sa mère, Massana Juliette, venaient la chercher à l’internat Notre Dame des Apôtres pour aller ensemble dans la grande plantation du village à Ofa. “Notre campement était entouré de grandes plantations de café et de cacao. Chaussée dans mes bottes, je gambadais partout dans la plantation. Je crois que c’est à partir de cette vie à la campagne que l’amour de la terre est née en moi”, soutient-elle. Fascinée par la nature, elle s’est juré d’avoir plus tard ses propres terres pour y vivre, entourée de ses enfants.
Aujourd’hui, propriétaire de terre, Nayanka n’est pas prête à céder un centimètre carré de ses parcelles.
«Pas question de céder ma forêt. Car les toutes autorités d’Agboville savent que je suis propriétaire de cette terre. Et je sais que justice me sera rendue un jour ou l’autre», espère-t-elle. L’on se rappelle qu’en 1999, les travaux de sa résidence à la Riviera Golf avaient été stoppés. Selon, les techniciens communaux, le plan de sa maison n’était pas conforme au plan d’urbanisation du quartier.
Mais quinze mois plus tard, le maire l’enjoignait pour achever ses travaux. Pour Nayanka, cette affaire finira par se tasser. Alors elle pourra faire son manoir. «J’espère que dans peu de temps ce conflit prendra fin. Alors, j’enverrai des machines pour exploiter le terrain et faire de la pisciculture, une plantation de palmiers à huile…».
Mais et la chanson dans tout ça ? Selon Nayanka, la chanson fait toujours partie de ses activités. Mais elle occupera une place plus prestigieuse désormais après son installation. «Je compte chanter désormais pour des causes nobles. Je donnerai plus dans l’humanitaire», conclut-elle.



12/03/2008
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