Vive la République
Foi de Charlot
Jamais vu un bled pareil. Depuis la nuit des temps, voilà un pays où tout le monde crie galère, et en même temps, faut les voir festoyer. Si vous entrez dans un service, du planton au DG, en passant par la standardiste qui roule en RAV4, tout le monde crie galère. Les salaires, comme l’avait dit l’autre courtaud de la forêt ne sont rien d’autres que des perdiems. Mais je vous jure que les gars ils s’en sortent.
Moi je vais vous dire le pourquoi du comment de la chose. En fait y a plus personne au Faso qui vit de son salaire. Le bulletin de salaire n’est plus qu’un simple papelard qui sert à faire le tour des banques et institutions pour dégoter des prêts et autres facilités de caisse. Pour le reste, en fait l’essentiel, bonjour le deal. Si tu deales pas au Faso tu es un homme mort.
Dans l’administration, les enveloppes défilent plus vite que le courrier officiel.
Chacun, là où il est, s’invente le moyen de dealer. Et le terme consacré c’est « la chèvre broute là où elle est attachée ». Le moindre petit papier doit peser lourd pour ne pas s’envoler. Entendez par là qu’il faut graisser. Un bifton par-ci pour la secrétaire qui doit saisir le doc, un autre par-là pour le planton qui doit le transférer dans un autre service, encore un par-là pour un archiviste qui doit ressortir un doc, et encore un pour un directeur de je-ne-sais quoi et ainsi de suite. Si c’est pas honteux ! En plus il faut voir ce qu’ils en font. Tout ce pognon arraché de haute lutte au contribuable ne servira à rien d’autre qu’à s’abreuver de bière, se ruiner en poisson braisé pour une gonzesse décapée qui frappe à la porte de la ménopause, ou encore à payer la traite des pagnes qu’on a offert s à la petite serveuse du bar habituel qui, après avoir fini d’écumer les fonctionnaires de province atterrit à Ouaga pour clamer haut et fort qu’elle descend direct de Lomé.
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